Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

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Les Misérables

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The Irishman

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Des gangsters, De Niro, Pesci, Pacino, une durée gargantuesque et un budget encore plus énorme : The Irishman avait des airs de film ultime pour Scorsese - où est-il justement un peu plus que ça ? Lire plus

The Lighthouse

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Tour de force technique avant tout, The Lighthouse avait sû générer de forces attentes : le buzz passé, le résultat vaut-il un peu plus que le tour de passe-passe égocentrique ? Lire Plus

dimanche 10 mai 2015

Galavant - Saison 1 // Grace and Frankie - Saison 1



SAISON 1 ABC
Créée par Dan Fogelman
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Déjà auteur de l’OVNI The Neighbors, sitcom déjà culte annulée au terme de sa deuxième saison il y a un an, le scénariste Dan Fogelman revient à nouveau sur ABC avec l’un des projets les plus intrigants de la saison : diffusée selon un format presque évènementiel (huit épisodes sur quatre semaines), Galavant est une comédie musicale se déroulant dans un univers médiéval-fantastique, à la frontière de l’hommage extraverti aux classiques Disney et de la parodie sous acides de contes de fées.

L’écriture est maligne – les références sont parfois un peu lourdes, mais Galavant possède un sens prononcé du gag bien placé, avec souvent plusieurs degrés de lectures qui en font tout le sel. En devenant carrément méta par moments, elle brille aussi de par le recul qu’elle possède sur sa condition et ce à quoi elle aspire : faire rire et surtout, impliquer. Car Galavant n’est pas une bête satire, elle développe aussi ses personnages, tentant de forger un réel attachement entre eux et le spectateur. Ça ne fonctionne pas toujours, mais c’est bien tenté.
Mais pour parler de Galavant, il faut aussi évoquer l’élément qui est au cœur de sa forme : les chansons. Il y en a beaucoup, mais pourtant pas besoin d’être un amateur de comédies musicales pour les apprécier. Les paroliers s’amusent, les thèmes se renouvellent, et surtout elles trouvent une véritable justification narrative. On aurait pu craindre l’overdose, mais finalement Fogelman évite à merveille ce problème et l’ensemble se révèle grandement rafraichissant.

Alors oui, ce n’est pas révolutionnaire, mais c’est court, divertissant et pas trop mal foutu. Galavant, premier chapitre, c’est un peu plus de deux heures de votre vie, ce n’est pas grand-chose, et ce serait dommage de passer à côté : il y aura bien des allergiques au style plutôt marqué, mais si vous avez grandi avec Disney, le plaisir de retrouver les codes du genre tournés en ridicule, avec pourtant une vraie douceur vis-à-vis de ces références, est bel et bien présent.


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SAISON 1 NETFLIX
Créée par Howard J. Morris, Marta Kauffman
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Lancée entre Daredevil et Sense8, nul doute que Grace and Frankie passera plutôt inaperçue au milieu de toutes ces nouveautés Netflix qui nous arrivent désormais à un rythme bimensuel. En faisant appel aux scénaristes Marta Kauffman (un nom qui sonnera familier aux fans de Friends) et Howard J. Morris, le site de VOD réunit en tout cas deux scénaristes majeurs des années 90, ayant déjà notamment collaboré sur Dream On. Mais c’est davantage le casting qui retient ici instantanément l’attention : Jane Fonda, Lily Tomlin, Martin Sheen et Sam Waterston, rien de moins.

Et rapidement, malheureusement, on se rend compte que rien ne marche vraiment. Car malgré qu’elle soit techniquement plutôt propre, avec un habillage musical plutôt correct – on parle de l’OST de fin d’épisodes, pas des musiques au piano clichés qui apparaissent toutes les cinq minutes – et une direction d’acteurs qui tient la route, Grace and Frankie est une série terriblement mal écrite. Pas seulement par rapport aux standards Netflix, mais véritablement affligeante par rapport à la concurrence actuelle. Ce n’est pas un hasard : on évoquait plus haut la présence de Kauffman et Morris au scénario, et Grace and Frankie est une série qui sent effectivement très mauvais les années 90. Juste de par son concept de départ faussement innovant, ses gags et ses blagues inconséquents, les morales incessantes sur la tolérance, le couple, l’amour ou même les nouvelles technologies, qui brillent de condescendance et surtout de naïveté. Les personnages – pourtant presque encore plus important que les dialogues dans une dramédie – sont une galerie de stéréotypes, superficiels quand ils ne sont pas incohérents. On les a déjà vu ailleurs, tous, et ici leur développement succin n’avance absolument à rien.
Si bien que passé quelques épisodes navigant entre le correct et le très mauvais, Grace and Frankie finit par sombrer dans une routine qualitative médiocre qui la suivra jusqu’à la fin de saison. Pendant ce temps, il ne sera rien passé. Les personnages sont allés exactement là où on avait deviné qu’ils iraient dès le premier épisode, le tout illustré par des relations interpersonnelles écrites avec une finesse de bulldozer, sans oublier les classiques des sitcoms (l’épisode bouteille de l’ascenseur – oui, oui, ils ont osé – l’épisode drague, l’épisode enterrement, l’épisode fête…) et des arcs narratifs secondaires ridicules se concentrant sur des individus dont tout le monde se fout – les quatre enfants, une véritable horreur.

Après avoir passivement enchaîné les treize épisodes, on ne retient pas grand-chose de Grace and Frankie à part un sentiment de déception amère. Une comédie pas loin d’être idiote, très calibrée et déjà vue, jamais drôle, jamais touchante, ni inventive ni originale : non, c’est un énorme raté sur de nombreux aspects. Certains apprécieront sans doute, mais il faudra faire fi d’une écriture désuète et dépassée, et surtout de la fâcheuse impression d’avoir déjà été confronté à toutes les situations théoriquement comiques présentées ici. Le talent en moins.

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