Mon Top 30 des films de 2019

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dimanche 11 mai 2014

The Amazing Spider-Man : Le Destin d'un héros


RÉALISÉ PAR MARC WEBB
AVEC ANDREW GARFIELD, JAMIE FOXX, DANE DeHAAN


Les plus difficiles d’entre nous en auront la gorge nouée, mais qu’importe, je le dis : The Amazing Spider-Man : Le Destin d’un héros est un projet passionnant. Peut-être pas pour les meilleures raisons du monde, mais il l’est. Parce que ce second volet du reboot de la saga Spider-Man arrive dans des conditions particulières et avec des ambitions énormes : celle de créer un univers cinématographique propre à Spider-Man, et celle d’aller titiller Disney et son MCU. Il faut dire qu’en face, DC semble prendre son temps pour construire le sien, Batman VS Superman n’est pas attendu avant près de deux ans et la Justice League n’est encore qu’un projet. Une guerre interne semblait alors inévitable : en pole position avec plusieurs années d’avance, Disney/Marvel et son MCU, à droite Sony Pictures et Spider-Man (qui détient l’exclusivité de l’exploitation en salles), et à gauche la Fox (en coprod avec Bad Hat Harry Productions, la société de Bryan Singer) avec les X-Men et les Fantastic Four. Là où la tâche de la Fox pour construire un « univers cinématographique » à partir des X-Men semble relativement simple au vu du nombre de personnages et d’époques (cinq projets sont d’ailleurs en cours), l’intérêt de cette guerre civile au sein de l’adaptation de Marvel au cinéma allait se situer chez Sony : un seul comics, un seul super-héros à proprement parler, et pas n’importe lequel.


Sorti il y a deux ans, The Amazing Spider-Man avait énormément divisé, car si le film de Marc Webb proposait un fil narratif et une ambiance visuelle nettement plus mature que les films de Sam Raimi, l’aspect « Teen Movie » et relativement anecdotique du scénario en avait rebuté plus d’un. Dès sa sortie, une suite est mise en chantier, et lors de son développement, tout plein de suites et de spin-offs sont annoncés par la prod : The Amazing Spider-Man 3 et 4, un film centré sur Venom et un autre sur les Sinister Six. Pour ceux qui espéraient un virage important dans la direction artistique de cette suite, c’est raté : The Amazing Spider-Man 2 reprend les codes et les choix visuels de son prédécesseur, de même pour le scénario qui demeure cohérent avec celui du premier volet dans sa manière d’exposer son intrigue.
Pourtant, cette suite est une agréable surprise sur tous les plans. Narrativement déjà, puisqu’on a ici deux des méchants adaptés de comics les plus intéressants depuis le Joker de Heath Ledger. Jamie Foxx est excellent, Dane DeHaan prouve qu’il est l’un des meilleurs acteurs de sa génération et qu’il faudra définitivement suivre sa carrière de très près. Les personnages sont plus fouillés, la construction du film se fait à un rythme parfait, l’action ne prenant jamais le dessus sur la psychologie des protagonistes. Alors après, ne nous leurrons pas : The Amazing Spider-Man 2 ce n’est pas du Freud non plus. On regrettera par exemple que le réalisateur de (500) jours ensemble trouve le moyen de rendre une amourette aussi niaise à l’écran, et de capter aussi moyennement les affres de l’adolescence. Andrew Garfield, s’il n’est pas aussi inexpressif que Tobey Maguire, n’est pas non plus très convaincant même si il correspond très fidèlement au Spider-Man des comics, de même pour Emma Stone qui se révèle plus agaçante qu’autre chose.


Marc Webb livre une mise en scène énergique et réussie, percevant avec brio l’essence même du comics original. La 3D est bien utilisée, la bande-originale du film est parfois un peu effacée mais souligne à merveille les séquences d’action. On en viendrait presque à penser que The Amazing Spider-Man 2 est le meilleur film de superhéros depuis Avengers. Et d’une certaine façon c’est le cas (faut dire que la concurrence est plus ou moins minable, le seul pouvant aussi prétendre à ce titre est le récent Captain America : Le Soldat de l’hiver). A défaut d’être très original, ce nouveau film de l’homme araignée est par la même occasion le meilleur de la saga – des méchants très réussis et juste assez ambiguës pour appréhender l’empathie du spectateur, une mise en scène classe et quelques choix surprenants (notamment vers la fin), loin d’être réguliers dans un genre pas loin d’être esseulé.


Belle surprise de ce début d’année, un film imparfait mais qui offre de belles séquences et surtout des espoirs certains en l’avenir de la saga. Si Marc Webb devrait faire ses bagages après le troisième film, une atmosphère réussie et des ambitions définies ont enfin été inscrites dans cette nouvelle saga polémique. Le film divisera assurément, entre les nostalgiques de la trilogie reine du kitsch de Raimi et les pisses-froids qui s’attendent à chaque fois au nouveau The Dark Knight, mais ne boudons pas notre plaisir : un blockbuster qui, à défaut d’être intelligent, apporte un peu de fraicheur au milieu des copies conformes habituelles du MCU. Une franche réussite.

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