Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

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dimanche 27 avril 2014

Certains l'aiment chaud (1959)

CERTAINS L'AIMENT CHAUD (1959)
RÉALISÉ PAR BILLY WILDER
AVEC MARILYN MONROE, TONY CURTIS, JACK LEMMON

Il semble évident, pour toute personne s'étant déjà intéressé à la culture populaire américaine du milieu du siècle dernier ou ayant déjà regardé au moins un épisode de « Mad Men », que l'on a tendance à sous-évaluer l'influence sociale qu'a pu avoir Marilyn Monroe sur son époque. Aujourd'hui son nom ne sonne plus que comme un simple cliché, un fantôme du passé, l'idole de mamie, le poster vintage dans la chambre de l'ado rebelle qui se complaît à afficher quelconque affiche Coca Cola au-dessus de son lit. Beaucoup ont tendance à oublier que Marilyn Monroe ça a aussi été une actrice, brillante pour certains, simple modèle érigé au rang de star pour les mauvaises langues - mais aucun ne peut réfuter son influence et surtout son charme, toujours quasi-intact un peu plus d'un demi-siècle après son décès tragique. En 1959, à l'apogée de sa carrière, elle accepte de tourner une comédie, « Some Like It Hot » (Certains l'aiment chaud en français), pour le grand Billy Wilder, avec qui elle avait déjà collaboré sur « The Seven Year Itch » (Sept ans de réflexion) quelques années plutôt. Après un tournage relativement chaotique dû à une Marilyn pas vraiment enthousiaste souvent en retard sur le plateau (ce qui vaudra à Tony Curtis la célèbre phrase « Kissing Marilyn Monroe was like kissing Hitler. »), le film sort en salles sous les acclamations du public et de la presse, et vaudra à Marilyn l'année suivante un Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie, probablement la récompense la plus prestigieuse de toute sa carrière.


Souvent considérée - à juste titre - comme l'une des meilleures comédies jamais réalisé, « Some Like It Hot » c'est l'histoire de deux musiciens qui sont témoins d'un meurtre pendant la Prohibition. Afin de fuir le gangster qui veut maintenant leur mort, les deux hommes décident de rejoindre un orchestre féminin en se travestissant en femmes. Tous les deux tombent alors sous le charme d'une belle chanteuse / joueuse de ukulélé alcoolique campée par Marilyn. Une histoire plus ou moins simple, certes, mais très en avance sur son temps, et qui donne lieu à nombre de scènes et de répliques cultes.
Ce qui est potentiellement gênant dans l'aura que génère le film de Wilder, c'est que beaucoup semblent réduire le film à Marilyn Monroe, alors que Non : « Some Like It Hot » c'est loin d'être seulement Marilyn Monroe, puisqu'en comparaison, les performances de Tony Curtis et Jack Lemmon, les deux vrais personnages principaux, sont bien plus épatantes et ambitieuses, impressionnants en "fausses-femmes", tant dans le travail de la gestuelle que dans des dialogues incroyablement bien interprétés - comme le reste du casting d'ailleurs, je pense à l'excellent et mésestimé Joe E. Brown dont le rôle a surtout été immortalisé pour la fameuse réplique finale du film, que même ceux qui n'ont jamais vu le film ont sans doute entendu au moins une fois. À la fois un hommage vibrant au cinéma de gangster des années 30, comédie burlesque illustrant parfaitement les mutations sociétales de l'époque, terrain de jeu pour une tripotée d'artistes tous plus géniaux les uns que les autres - le film de Wilder est beaucoup de choses, soulignant le flux incessant d'idées d'écriture et de mise en scène qu'il propose avec brio.


« Some Like It Hot » s'impose donc encore aujourd'hui comme un classique de la comédie, le chef d'oeuvre absolu d'un cinéaste (Billy Wilder) et le meilleur rôle d'une actrice (Marilyn Monroe). Que ça soit par sa mise en scène inventive, le talent que possède Wilder pour déclencher les rires dans n'importe quelle scène, la complicité du duo principale qui crève l'écran à chaque instant, le charme infatigable de Marilyn... Définitivement une oeuvre marquante qui faisait rire en 1959, et qui rend toujours hilare en 2014. C'est probablement là que l'on reconnaît les grands films : ceux qui traversent le temps, sans prendre une ride, d'autant plus dans des genres aussi complexes et sensibles à l'ère du temps que la comédie. Vous n'avez toujours pas vu « Some Like It Hot » ? « Well, nobody's perfect. » comme dirait l'autre.

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