Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

Fin d'une année, fin d'une décennie. Retour en images, en textes, en sensations et en émotions sur la cuvée cinéma 2019. D'Hamaguchi à Eggers, en passant par Gray et Llinas. Lire plus

Les Misérables

Les Misérables

Vrai-faux La Haine 2019, ce film de son époque est aussi un essai éminement philosophique sur un sujet sociétal majeur : le pouvoir d'une image et ses conséquences. Lire plus

The Irishman

The Irishman

Des gangsters, De Niro, Pesci, Pacino, une durée gargantuesque et un budget encore plus énorme : The Irishman avait des airs de film ultime pour Scorsese - où est-il justement un peu plus que ça ? Lire plus

The Lighthouse

The Lighthouse

Tour de force technique avant tout, The Lighthouse avait sû générer de forces attentes : le buzz passé, le résultat vaut-il un peu plus que le tour de passe-passe égocentrique ? Lire Plus

dimanche 16 octobre 2011

The Thing 2011

Ça m'apprendra à juger les films avant de les avoir vu. Je suis un fan absolu du film (et remake, rappelons-le) de Carpenter qui est surement l'un de mes films favori, TOP 10 ciné facile, et au moins top 20, alors c'est avec un peu de réticence que je m'en vais voir The Thing 2011 alors que j'avais le choix avec les deux autres The Artist et Drive que je compte voir le plus vite possible aussi. La première scène est très bis, un peu décevante, mais on se rend tout de suite compte que le réal (dont je ne prendrai pas la peine d'écrire le nom... vous comprendrez si vous l'avez lu) est un fan du film de 82 et le prouve dès le départ avec le mythique et sublime thème de Moriconne si peu exploité dans la version de Carpenter. Et puis ça part, une montée en tension, certes, classique, et largement inspirée de l'original, mais on se prend au jeu, et le Réal réussi le pari fou de réussir à un installer une ambiance de fou à son film, presque égale à celle de Carpenter. Car, malgré un peu trop d'FX (oui, on voit un court instant la chose dans son état d'origine, et oui, le générateur du vaisseau était dispensable), The Thing est une putain de préquel, d'un certain côté, un remake de qualité (peut-être le meilleur de film d'horreur des 70/80 que j'ai vu), et un très très bon film. Pas très original, mais qui se prend au sérieux et surtout qui prend au sérieux le film de Carpenter car c'est un véritable hommage qui est livré ici : on pense à la dernière scène, et au générique, hors du commun, hors du temps. On aurait presque envie de diffuser le film de 1982 à la suite. Et on aurait presque envie de revoir la suite version moderne.
Bref, un beau 4/5 bien mérité.

Réalisé par Matthijs van Heijningen Jr. Avec Mary Elizabeth Winstead, Joel Edgerton, Adewale Akinnuoye-Agbaje. USA, Canada 2011. 103 minutes.

mercredi 5 octobre 2011

Destination Finale - The Dinner - Fish and Chips

Destination Finale surprend. La scène d'ouverture est absolument géniale, une monté en puissance de paranoïa très bien pensée. Le fait de voir la prochaine victime, et de la voir vaquer à ses occupations avec la Mort qui rôde est affreusement bien pensé : on ne sait pas quand ça va tomber, mais on sait que ça va tomber. Doté d'une mise en scène de qualité de la part d'un très bon James Wong, d'acteurs convaincants, Destination Finale est un anti-slasher puisque le tueur est la Mort elle-mêle. Les règles sont bouleversés, et le tout se révèle un excellent plaisir coupable qui fait revivre un filon qu'on croyait mort depuis un bout de temps. Intelligent, malin, et doté d'un humour noir loin d'être détestable, Destination Finale est un excellent film horrifique dans la veine des plus grands succès du maître Wes Craven, qui serait sans doute fier de sa descendance. Début d'une longue saga aussi, dont il est surement l'un, si ce n'est le, meilleur opus. A découvrir pour les fans de slasher et films d'Horreurs avec des ados à la Craven.

Réalisé par James Wong. Avec Devon Sawa, Ali Larter, Kerr Smith, Seann William Scott . USA 2000. 98 minutes.



Aussi incroyablement surprenant que cela puisse paraître, le génial réalisateur de "Mon beau-père et moi" évite de faire de son The Dinner une pale copie de l'original Dîner de cons, la meilleure comédie française jamais réalisée. Là où Taxi US ou Les Visiteurs en Amérique se révélaient trop semblables à l'original, The Dinner accentue la relation entre l'invité et celui qui invite, ne reléguant le dîner final qu'à une seconde position. Steve Carell est plutôt bon et parfois marrant mais surtout au niveau de l'humour, justement, que ça coince. Parce que ça se révèle vraiment trop con et trop lourd pour nous faire vraiment rigoler. Quelques bonnes idées mais ça tourne au vinaigre et passé la première heure on s'ennuie ferme. Le dîner tant attendu se révèle trop court pas assez drôle. Le Générique de fin révèle quelques bonnes trouvailles et relève ma note d'une demi étoile. The Dinner n'arrive même pas à la cheville du film original dont il est inspiré mais évite la catastrophe annoncée, sur ce point, le film se révèle une bonne surprise mais reste lui aussi bien loin des comédies US de qualité.

Réalisé par Jay Roach. Avec Steve Carell, Paul Rudd, Stephanie Szostak. USA 2010. 104 minutes.



 Terriblement drôle, terriblement intelligent, Fish and Chips c'est réellement le très haut du panier de la comédie, l'une des meilleures jamais faites et peut-être la meilleure comédie anglaise que j'ai vu avec les Monty Python et les Edgar Wright. C'est salace, c'est bien caricatural, c'est très anglais malgré que le film se concentre sur une famille Pakistanaise, mais c'est surtout et avant tout, excellemment intelligent. Car en plus de faire rire, Fish and Chips se révèle une critique sociale terriblement grave et dramatique, dénonçant de nombreux aspects de notre société et aussi de la religion (qu'elle soit islamique ou autre, hein). Les acteurs sont géniaux, l'Angleterre des années 70 est magnifiquement reconstitué et la réalisation derrière ses aspects classiques vraiment bien foutu. Bref, Fish and Chips est un chef d’œuvre, un superbe film à voir et à revoir, on ne s'en lassera jamais. A ne pas louper, car c'est vraiment du grand génie, qui mériterait à être largement plus connu. A voir sans hésiter.

Réalisé par Damien O'Donnell. Avec Om Puri, Linda Bassett, Jimi Mistri. GB 2000. 96 minutes.

 

Melancholia





Et si Lars Von Trier n'avait pas tenu de tels propos, Malick aurait-il eut la Palme d'Or ? Et si le film avait bénéficié d'une meilleure promotion ? Et si Kubrick était encore vivant, aurait-il réalisé Melancholia ? Je vais être franc ; je n'avais jamais vu aucun film de Lars Von Trier, malgré tout le bien et le mal qu'on avait put m'en dire, mais là c'est clair : quoi qu'on dise sur sa relation avec Malick sur The Tree of Life, quoi qu'on en dise avec Spielberg et A.I., Lars Von Trier est pour Melancholia le véritable fils spirituel du metteur en scène Stanley Kubrick. On trouve dans Melancholia l'horreur de Shining, la beauté de 2001, le cynisme d'Eyes Wides Shut et les deux parties distinctes de Full Metal Jacket.
Alors déjà je voudrais dire que j'ai vu Melancholia au cinéma. Et que je le regrette pas. Parce qu'avec Melancholia, j'ai ressenti ce que je n'avais jamais ressenti, c'est un choc, je n'ai jamais autant été perturbé pendant et après un film. On en ressort choqué, littéralement bouleversé. Et je pense que ceux qui n'auront pas vu Melancholia en salle sur grand écran avec le son à fond ne comprendrons pas. Ceux qui se sont barré 30 minutes avant la fin ne comprendront pas. Parce que Melancholia prend tout son sens durant la dernière minute. Une minute horrible, terrifiante, choquante. Je tenais plus en place, je tremblai de partout, j'étais mal, ça me prenait aux tripes, je voulait fermer les yeux, je frissonnait. J'ai cru que j'allais mourir durant cette dernière minute. Mon cœur battait à cent à l'heure. C'était énorme.


Réellement, ce film est un coup de génie. Certes, on peut trouver la première heure un peu longue. Avec d'abord ces quinze premières minutes où on voit le destin tragique du film. Puis cette heure du mariage raté, qui est un changement radical par rapport à la seconde partie du film. La seconde partie du film qui est l'attente de la planète Melancholia. Je vais directement passé à la critique de la seconde partie. Le début n'a rien d'extraordinaire, mais c'est la dernière demi-heure qui prend tout son sens. Une montée en puissance de la tension jusqu'à son summum. Du jamais vu.
Mais d'un autre côté je ne peux pas dire que j'ai aimé Melancholia. Le film m'ayant mis tellement mal à l'aise. Melancholia n'est pas un film qu'on aime, car il rend terriblement malheureux, triste, pessimiste. Mais putain qu'est-ce que c'est bien foutu. Je crois que c'est l'un des rares films qui a réussi à me faire peur et à me clouer sur mon siège, et aussi à me laisser une impression aussi longue après le film.

Quoi qu'il en soit, je ne vais pas traîner en longueur sur le sujet car il n'y a qu'un seul mot pour décrire cette terreur sur musique de Wagner : Melancholia est un chef d’œuvre comme on en voit vingt en une vie.