Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

Fin d'une année, fin d'une décennie. Retour en images, en textes, en sensations et en émotions sur la cuvée cinéma 2019. D'Hamaguchi à Eggers, en passant par Gray et Llinas. Lire plus

Les Misérables

Les Misérables

Vrai-faux La Haine 2019, ce film de son époque est aussi un essai éminement philosophique sur un sujet sociétal majeur : le pouvoir d'une image et ses conséquences. Lire plus

The Irishman

The Irishman

Des gangsters, De Niro, Pesci, Pacino, une durée gargantuesque et un budget encore plus énorme : The Irishman avait des airs de film ultime pour Scorsese - où est-il justement un peu plus que ça ? Lire plus

The Lighthouse

The Lighthouse

Tour de force technique avant tout, The Lighthouse avait sû générer de forces attentes : le buzz passé, le résultat vaut-il un peu plus que le tour de passe-passe égocentrique ? Lire Plus

vendredi 30 décembre 2011

Top 30 cinéma de 2011



2011 se termine, et l'envie me prend de faire le top 30 de mes films favoris de cette grande année de cinéma. Rien à voir avec ma page "Top 2011", où les films ne sont pas si bien classés que ça, ici, sérieux et définitif pour l'instant, ce Top vous fera découvrir avec commentaires, mes 30 films favoris de 2011 que j'ai put découvrir cette même année, avec du recul pris sur chacun (d'où le fait que ce top diffère de celui mis à jour régulièrement dans les onglets du haut du blog). C'est parti.

30- Les Marches du Pouvoir, de George Clooney

Le grand retour du Clooney devant et derrière la caméra à la fois m'aura bien marqué. Le film est totalement différent de ce que à quoi je m'attendais. Je croyais voir un énième thriller politique très classique, mais ce ne fut pas ça. The Ides Of March est un film dans la droite lignée de Michael Clayton et Good Night and Good Luck, très lent, très contemplatif, mais terriblement intelligent et bien construit, et superbement interprété par un Clooney en état de grâce, un Gosling en pleine montée au Panthéon, et des seconds rôles plus que bien fournis (Giamatti, Hoffman). Le tout sur une grande musique de Desplat et malgré une mise en scène classique, d'une réalisation d'où s'en dégage une grande oppression.

29- Hugo Cabret, de Martin Scorsese

Qui irait imaginer que Martin Scorsese, le réalisateur de Taxi Driver et Casino allait sortir un film pour enfants à Noël ? Qui allait imaginer qu'il allait se lancer dans ce projet après le bouclage de l'oppressant Shutter Island ? Et c'est pourtant un tout bon pour Scorsese qui réalise ici l'un de ses meilleurs films depuis Casino (en omettant Shutter Island). Hugo Cabret se révèle d'ailleurs bien plus qu'un simple film pour enfant, car bien plus que le message d'amitié délivré par le film, on découvre avant tout son amour pour les fondateurs du septième art, et principalement George Méliès, magnifiquement interprété par Ben Kingsley. Une éloge au cinéma et aux premiers films, un grand film, qui plaira sans doute plus aux cinéphiles qu'aux enfants, le tout dans un Paris magique et envoutant.

28- Rhum Express, de Bruce Robinson

Johnny Depp et Hunter J. Thompson, c'est une longue histoire, et bien avant Las Vegas Parano. Rhum Express, au même titre que le film précédemment cité, est une adaptation d'un des livres du célèbre journaliste gonzo. Certes, Rhum Express n'égale pas Las Vegas Parano, mais il en est aussi totalement différent car plus fin et plus complexe. Un bon film qui obtiendra sans doute dans l'avenir un statut de culte. Mais surtout, quel plaisir de revoir un Johnny Depp sans maquillage et imberbe, ça lui donne quinze ans de moins, et son interprétation ajoutée à celle des nombreux grands seconds rôles (Ribisi, Amber et Cie) est surement la meilleure plus-value du long-métrage.

27- 127 Heures, de Danny Boyle

A vrai dire, sur le moment, j'avais trouvé le nouveau Danny Boyle limite agaçant : je m'étais embêté, et seul la fin possédait une réelle intensité à mon goût. Mais le recul a remonté le film dans mon estime, et je dois dire qu'il m'apparait désormais comme l'un des meilleurs films de l'année. Un James Franco très convainquant, et malgré un début un peu long et certains passages un peu à côté de la plaque, le film dispose quand même d'une excellente mise en scène et d'un final tout bonnement magistral.Un film asses bon en somme, qui a failli ne pas apparaître dans ce classement, heureusement que le recul existe et qu'il n'est pas sorti en fin d'année. Je ne le verrai cependant pas une deuxième fois.

26- Minuit à Paris, de Woody Allen

Après trop de progrès peu aboutis (Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, Whatever Works, Vicky Cristina Barcelona...), Woody Allen revient à Paris près de quinze ans après Tout le Monde dit I Love You. Minuit à Paris se révèle l'un des meilleurs films du maître : très drôle, très intelligent, une véritable déclaration d'amour à la capitale française, des acteurs excellents (Owen Wilson, Adrien Brody, Michael Sheen), un retour en force qui ne fait que confirmer sa maîtrise du genre. En plus d'être l'un de ses plus grands succès en qualité, Minuit à Paris est aussi son plus grand succès commercial. Une superbe photographie et une musique dans le ton, un film à voir absolument pour tout amateur d'Allen et de Paris.

25- The Tree Of Life, de Terrence Malick

Six ans après l'excellent Nouveau Monde, le Dieu Malick aux cinq films en quarante ans sort son dernier film à ce jour : The Tree Of Life, avec Brad Pitt, Sean Pean et Jessica Chastain. Un film ovationné par la critique et récompensé à Cannes. A juste titre. Même si je n'ai pas complètement accroché à ce grand film, il faut avouer qu'il est littéralement envoûtant. Sorte de nouveau 2001 - L'Odyssée de l'Espace, The Tree Of Life déroutera les moins prévenus. Un film jouant en grande partie sur la contemplation, qui déroule, en plus de questions existentielles sur la vie, une image hors du commun d'une relation père-fils superbement représentée. Beau, naturel, un film qui se ressens, et qui va surement marquer les esprits de jeunes cinéphiles pendant encore longtemps.

24- Hanna, de Joe Wright

Hanna, film d'espionnage à ambiance très particulière et à scénario unique en son genre réalisé par le metteur en scène... d'Orgueils et Préjugés. Très bien interprété (Saoirse Ronan est vraiment de plus en plus prometteuse, Eric Bana et Cate Blanchett défende superbement le film), et d'une mise en scène sans pareil et déroutante, des décors somptueux et une ambiance est-allemande étrange. Un petit coup de cœur et une perle du septième art qui a été boudée par le public français. Un film qui m'a beaucoup plus, et dont mon opinion n'a pas bougée d'un poil : gage de qualité, à voir. A noter une scène final qui rentrera dans les annales.

23- The Prodigies, d'Antoine Charreyron

The Prodigies, c'est l'adaptation d'un roman culte français des années 80, La Nuit des Enfants Rois, mais c'est surtout un parti-pris visuel très particulier puisque le réalisateur, Antoine Charreyron, était considéré jusqu'à présent comme l'un des meilleurs réalisateur de cinématiques de jeux-vidéos. Le film ressemble donc à une cinématique, la même morphologie, les mêmes scènes... on peut-être dérangé au début, mais on s'y habitue, et on se rend compte qu'en animation normale, le film n'aurait pas eut le même impact. Violent, choquant, complexe et extrêmement intelligent, un film à ne montrer qu'à un public averti. Un coup de maître de l'animation française.

22- Detective Dee, de Tsui Hark

J'ai honte de le dire, mais je n'avais jamais vu avant Detective Dee, aucun film du maître hong-kongais Tsui Hark. Et oua, belle petite claque : des décors somptueux, de superbes costumes, un parti pris visuel très poétique et de très bons acteurs, le tout sous une mise en scène qui privilégie une intrigue pas si surprenante mais terriblement fun à des combats qui n'en restent pas moins épiques. Detective Dee est un très bon film qui laisse d'excellents souvenirs, grâce à des plans, des scènes et des personnages marquants. Un excellent film qui fait pour une fois, réellement honneur au cinéma d'action asiatique. A découvrir en vitesse pour les fans incontestés du genre, c'est un immanquable.

21- X-Men - Le Commencement, de Matthew Vaughn

Après un premier volet sympathique, deux suites médiocres et une séquelle en-deçà du navet, la saga X-Men fait son comeback sous la caméra du très talentueux Matthew Vaughn. Volet intelligent, avec de l'action parfaitement dosée et d'excellents acteurs, une ambiance sixties et nostalgique plus qu'assumée, X-Men - First Class se révèle, en plus d'être le meilleur volet de la saga, la meilleure adaptation Marvel ayant été réalisée. Un indispensable du film de superhéros, et un Magneto et un Professeur X superbement charismatiques. On en demande une suite, voir plusieurs, d'autant qu'elles sont déjà annoncés. En espérant qu'elles soient au niveau de ce très bon volet.

20- Les Chemins de la Liberté, de Peter Weir

J'avais été déçu sur le coup par The Way Back, car je m'attendais à mieux de la part de Peter Weir qui m'avait habitué à de grandes émotions (Le Cercle des Poètes Disparus, The Truman Show) ou des films d'aventure épiques (Master & Commander), mais je l'ai revu depuis, et j'ai vraiment aimé : le film n'est ni épique, ni touchant, car il y a un manque réel d'émotion, mais qu'est-ce que c'est envoutant ! De superbes paysages, des scènes marquantes, le tout donnant un road movie de grande qualité et qui va bien plus marquer les esprits qu'on pourrait le croire. Le film méritait pourtant énormément l'Oscar des meilleurs maquillages, où il s'est simplement contenté d'une nomination.

19- Le Sang des Templiers, de Jonathan English

Je ne m'attendais pas à grand chose de la part d'Ironclad (Le Sang des Templiers) et il faut dire que la surprise a été grande quand j'ai remarqué que j'avais littéralement adoré ce film. Loin d'être parfait, loin d'être exempt de défauts, loin d'être historique, le film prends cependant un côté réaliste et barbare qui en ravira plus d'un : aucune pitié pour aucun personnage. On sent une certaine inspiration de Game Of Thrones (la scène de la condamnation à mort), mais le film évite le fait de se rapprocher d'autres œuvres et cette histoire de siège perdu d'avance finit par nous prendre à son jeu, et Ironclad restera au final un très bon film, loin d'être marquant, mais un très bon film.

18- La Piel Que Habito, de Pedro Almodóvar

Le cinéma d'Almodóvar m'a toujours intrigué, et il faut dire que j'aime un de ses films sur deux. C'est donc sans trop savoir de quoi parle La Piel Que Habito que j'ai été le voir. Très glauque, surprenant jusqu'à la fin (surtout quand on ne sait rien du film), très intelligent et avec un casting royal. Le cinéaste espagnol garde un talent fou et on le remarque avec ce film qui fait surement parti de ses plus grandes réussites. Une fin pesante, et un film qui n'a pas fini de marquer des esprits. Un long-métrage à découvrir au plus vite pour les fans du réalisateur et les curieux. Mais attention : ne rien savoir du film avant d'aller le voir, pour garder la serveur des surprises jusqu'à la fin.

17- Sucker Punch, de Zack Snyder

Snyder s'est inspiré des jeux-vidéos pour son film, mais pas seulement : on y voit des références steampunk, cinématographique, et avant toute chose, geek. Après des tonnes de films pseudo-geek qui sortent tous les ans, Sucker Punch en devient vraiment un : mais là n'est pas la seule force du long-métrage. Là où beaucoup ont vu un film bourrin sans morale à la 300, on trouve dans Sucker Punch plusieurs messages sous-jacents : la schizophrénie, la paranoïa, le rêve, l'évasion, les amis imaginaires ou encore la recherche de liberté, le tout avec une bande-originale du tonnerre et une excellente Emily Browning.

16- Tron - L'Héritage, de Joseph Kosinski

Beaucoup ont été déçus par Tron: Legacy, mais moi, tant musicalement que visuellement, j'ai été bluffé par un film qui souffre d'un scénario trop vide et d'acteurs peu crédibles. Mais je n'aurait put dire que le film était mauvais, tant la musique des Daft Punk, l'univers visuel qui frôle la perfection, la mise en scène de Kosinski et la 3D pour une fois réussie m'ont fait aimé un film. Je comprends qu'on puisse ne pas aimé, mais moi j'ai vraiment adoré, ce qui en fait pour moi l'un des meilleurs films de Science-Fiction de 2011. Une honte qu'il est été snobé par l'Académie pour la musique et les effets spéciaux, qu'il méritait tous les deux.

15- Black Death, de Christopher Smith

Avec ce nom de réalisateur, Black Death passe pour un énième film d'horreur avec pour seule originalité de se dérouler durant la Grande Peste. Mais non, il n'en est rien. Oppressant et Intelligent, Black Death n'est même pas sorti en salle en France, boudé une nouvelle fois par les distributeurs. Il en reste un grand film, trop méconnu pour avoir un réel succès, mais une grosse claque dans cinématographique que dans l'interprétation des personnages, parfaite, notamment avec un Sean Bean qui s'améliore de films en films (juste ensuite sortait Game Of Thrones). Christopher Smith est donc un être à part: l'un des seuls réalisateur à s'améliorer de films en films.

14- The Thing, de Matthijs van Heijningen Jr.

Le film de Carpenter est un indétrônable. Ce que The Thing version 2011 ne fait pas mais arrive à créer une séquelle très différente de l'original, tout en gardant une qualité certaine. Les nombreuses références faites à l'aîné sont plus qu'appréciables, comme ci Carpenter lui même avait écris quelques passages avant de faire son film. Relativement terrifiant (de plus en plus rare avec l'horreur moderne) et assez bien réalisé, on a affaire à un film mineur mais qui reste un gros coup de nostalgie. Un hommage au film de 1983 très bien foutu.

13- Le Stratège, de Bennett Miller

Considéré comme l'un des favoris pour les prochains Oscars, Le Stratège est un film surprenant qui n'est sans rappelé le The Damned United de Tom Hooper. Là où la plupart des films sur le milieu sportif montrent une fin heureuse, une victoire exceptionnelle et restent donc d'une banalité affligeante, le film de Miller prend un parti pris pessimiste et presque engagé contre le sport comme il existe aujourd'hui : l'argent, l'argent, l'argent et enfin les résultats sportifs. Sur ce point, le film reste donc superbement malin, le tout très bien interprété par un Brad Pitt qui progresse toujours et encore, ainsi qu'un Jonah Hill surprenant de réalisme.

12- L'Aigle de la Neuvième Légion, de Kevin Macdonald

Après Le Dernier Roi d’Écosse qui avait sut, à sa manière, marquer durablement les esprits, le documentariste Kevin Macdonald se remet au cinéma avec l'adaptation d'un roman pour enfin à succès. Doté d'un casting tout à fait étonnant (Tatum, Bell, Strong, Rahim), on est plus que surpris par un film que beaucoup n'attendaient pas : de très beaux paysages, de bons acteurs et une musique dans le ton du film, des maquillages parfaits et des plans très beaux : ce n'est pas un grand film, mais ça en reste excellent. Une grosse surprise que je prendrai vraiment plaisir à revoir tant j'ai été bluffé par la qualité du métrage.

11- Les Aventures de Tintin, de Steven Spielberg

Spielberg est, depuis la sortie des Aventuriers de l'Arche Perdue, un grand fan de Tintin. Ayant voulu adapter le héros belge a de nombreuses reprises, c'est trente ans après l'achat des droits que sort enfin le tant attendu film. Alors qu'aux États-Unis, le film sort en ce moment même entre un Ethan Hunt et un Sherlock Holmes et souffre donc d'un succès très maigre, il a eut il y a quelques mois un gros buzz en France, devenant ainsi l'un des succès de l'année en Europe. Une animation sublime (l'image est magnifique, le réalisme est implacable, la fidélité à Hergé est étonnante), une histoire qui apporte son lot de bonnes idées par rapport à la BD d'origine, un John Williams au sommet de son art et surtout, un grand moment Spielbergien. Tintin est le vrai Indiana Jones 4.

10- Contagion, de Steven Soderbergh

Steven Soderbergh livre avec Contagion l'un des rares films montrant une épidémie planétaire... ne transformant pas les contaminés en zombies. Un gros plus qui nous délivre un film affreusement viscéral, terriblement futé, et d'un réalisme oppressant. Si certains acteurs sont plutôt bons mais la plupart inutiles malgré le casting cinq étoiles, Contagion se révèle l'une des grosses surprises de cette année 2011, avec un film en dehors des normes hollywoodiennes et qui a malheureusement souffert, comme pour Che du même réalisateur, d'une publicité mensongère qui le faisait passer pour une genre de séquelle à Je suis une légende. Un excellent film, surtout dans des temps où la Grippe A a fait frissonner le monde il y a maintenant deux ans.

9- Fighter, de David O. Russell

Fighter, en plus de livrer surement le rôle de sa vie à Mark Wahlberg et un grand rôle à Christian Bale, est surtout un film sur la boxe, proche de Rocky, certes, mais qui a le mérite de se faire cinématographiquement différent: l'histoire est sur le papier la même, un faire-valoir qui va réussir à devenir champion du monde, mais là où le film devient intéressant, c'est dans la vie privée du boxeur, superbement dépeinte, et qui nous rappelle un peu l'Amérique "sale" des années 80 de The Wrestler. Histoires de familles complexes, histoires d'amour impossible, caché par l'image de son frère. Fighter rempile un message fort sur les liens familiaux, malgré que le film de Russell ne soit pas totalement exempt de défauts.

8- The Artist, de Michel Hazanavicius

Alors qu'Avatar ou encore Tintin rivalisent de révolution visuelles en nous donnant des films en 3D, images de synthèses et autres, le tout sur fond d'explosions et de mitraillettes, il était inconcevable qu'un film en noir et blanc, muet, sorte aujourd'hui. Et c'est pourtant ce qu'Hazanavicius, metteur en scène des deux OSS 117. Parti pris réussi, le film est un merveilleux hommage à un cinéma perdu aujourd'hui, celui de l'art du silence et où la gestuelle de l'acteur vaut tout. Un scénario certes peu complexe, mais incroyablement fort, un Jean Dujardin hors du commun, une Bérénice Bejo génial et une mise en scène de génie, Hazanavicius est surement le favori pour l'Oscar du meilleur film avec cet éloge au cinéma américain des années 20 et aux Chaplin éternels. Inoubliable.

7- Carnage, de Roman Polanski

Après un séjour en prison et un The Ghost Writer excellent, Polanski revient au cinéma avec un Carnage étonnant: adapté d'une pièce de théâtre à succès, le film se révèle une sorte de "théâtre filmé" ; des plans magnifiques, des acteurs au meilleur de leur forme (Christopher Waltz décroche un rôle presque aussi bon que dans Inglourious Basterds), le tout commence lentement mais après vingt minutes, se révèle incroyablement drôle, découlant une satyre de la société irrésistible, sous la caméra d'un Polanski des plus inspirés qui livre ici ce qui est sans doute la comédie de l'année, et l'une des meilleurs depuis une décennie. Noir, intelligent, brillant.

6- Scream 4, de Wes Craven

Le premier Scream était brillant et culte, le second très bon, le troisième décevant mais gardait toujours une certaine qualité par rapport à beaucoup de slasher. Lorsque Craven annonce une suite inattendue après tant d'absence et de déroute pour le maître de l'horreur, on ne sait pas quoi penser. Et il fallait voir positif, car en plus de réaliser le meilleur film d'épouvante de l'année, Craven égale le premier épisode tout en gardant son mordant, en se parodiant lui même et en se moquant des suites interminables de films d'horreur culte qu'on voit aujourd'hui. Stressant, surprenant, Scream 4 reste terriblement drôle et regorge d'idées plus folles et plus ingénieuses les unes que les autres.

5- True Grit, de Joel et Ethan Coen

Les Coen sont des génies, et quand ils se mettent au western à l'ancienne, ça déménage. Remake d'un des derniers John Wayne, pour lequel il a d'ailleurs reçu un Oscar, plus pour la carrière pour que sa prestation pour un film un peu mou, réadaptation d'un roman de très bonne qualité, True Grit réunit un excellent Jeff Bridges, qui décroche l'un de ses meilleurs rôles, un Matt Damon surprenant, un Josh Brolin plutôt bon et une Steinfeld révélée dans un film qui, on l'espère, fera démarrer une carrière s'annonce prometteuse. Une mise en scène incroyable pour soutenir un film tant cynique qu'épique, l'un des Coen les plus grand public mais aussi les mieux terminé. A voir sans plus attendre, pour tout fan de western qui se respecte, car True Grit est le meilleur western depuis près de quarante ans.

4- Harry Potter et les Reliques de la Mort - Partie 2, de David Yates

Difficile de ne pas rester de marbre devant le dernier volet d'une saga qui nous aura apporter tant de magie pendant dix ans. Même si la saga Harry Potter a eut des hauts (le troisième) et des bas (le cinquième), il faut bien admettre que cette seconde partie de l'adaptation du septième tome reste d'une qualité énorme: bien plus adulte, épique, plein d'émotions et de révélations (même si en lecteur du livre, je connaissais déjà le fin mot), une superbe clôture dotée de très bons acteurs dont certains se révèlent enfin (Radcliffe est excellent, devant Gambon on croirait revoir Harris durant la scène de King's Cross). Bref, même si ce dernier volet n'est pas le meilleur avec le recul, il reste un grand moment de cinéma, à ne louper sous aucun prétexte si on a aimé le reste de la saga.

3- Melancholia, de Lars Van Trier

Oppressant, intelligent, et avec un final de folie qui a marqué mon esprit de cinéphile à jamais, Melancholia est un chef d’œuvre, mais à voir seulement sur grand écran. Ultra-dérangeant, avec une Dunst qui change de son rôle de Spider-Man, on a affaire à un film sur la dépression, et qui nous la fait ressentir. On frissonne au final, on ne sent plus ses jambes, un grand moment de cinéma, unique en son genre, et dont la beauté graphique nous sublime. Un film qu'on ne peut aimer pour les bons sentiments qu'il nous a fait ressentir, car il n'y en a aucun, mais les qualités cinématographiques y sont indéniables, et on est juste subjugué ici par le talent de Lars Van Trier qui montre ici avec une telle force la dépression qu'on pourrait le devenir.

2- Super 8, de J.J. Abrams

Il ressort de Super 8 une telle nostalgie d'une époque révolue qu'on se demande même à certains moments si ce n'est pas Spielberg lui même qui l'aurait réalisé. Plus violent qu'un E.T. (on sent la patte Cloverfield d'Abrams), mais adapté à la nouvelle génération - plus adaptée au sang et à la violence - tout en restant superbement rétro. Spielberg et Amblin peuvent être fier de leur succession. La musique de Giacchino ajoute un côté "Williams" à la production, et au final, si Super 8 n'égale peut-être pas E.T., il peut être au moins considéré comme une version moderne de ce dernier.

1- Drive, de Nicolas Winding Refn
Drive est violent, fort, intelligent, viscéral, glauque et épique. Drive est un grand coup de pied au cul de productions tels que Fast and Furious ou Le Transporteur. Drive a aussi la révélation Ryan Gosling au casting, ainsi que Carey Mulligan. Drive est aussi un chef d’œuvre, et le film de l'année : un héros vachement cinégique, une atmosphère marquante, une bande-originale du tonnerre et un metteur en scène qui frôle le génie. Bref, on a le droit au meilleur film d'action depuis un bout de temps, car suprêmement bien foutu, et suprêmement marquant. A voir et à revoir, le plus tôt possible.

Game Of Thrones - Saison 1


Saison 1 (2011)
Réalisé par Timothy Van Patten, Daniel Minahan, Brian Kirk, Alan Taylor
Avec Sean Bean, Peter Dinklage, Michelle Fairley, Lena Headey



Les Livres de la saga de A Song Of Ice and Fire, traduit en français par la saga du Trône de Fer, écris par George R.R. Martin à différents intervalles depuis une quinzaine d'années, sont considérés, tant par le milieu littéraire que par moi même (je ne les ai pas encore tous lut), comme des chefs d’œuvres. A titre personnel, ce sont surement les seuls livres fantastiques à avoir dépasser Tolkien en qualité, ainsi que, bien sur, tous ses suiveurs allant d'une certaine qualité (Narnia) à une médiocrité sans pareil (ne citons pas Les Chevaliers d’Émeraude). Là où Le Trône de Fer diffère, c'est que contrairement aux aventures de Bilbo et Gandalf, ce n'est pas de l'heroic fantasy, mais la dark fantasy : pas d'elfes, pas d'orcs, pas de mages noirs... Simplement l'Homme (ou presque, des légendes anciennes racontent l'existence de dragons, et on trouve quelques bribes de fantastiques, mais ça en reste secondaire), et ses intrigues : trahisons, meurtres, amitiés rompus, voilà ce qu'est la saga de Martin. Et là en a fait son succès. Alors quand on annonce qu'au lieu d'un film, on l'adapte en série, il y a de quoi interroger (beaucoup de séries restant très médiocres d'un point de vu cinématographique), mais pas tant que ça... Déjà, AGOT (initiales du premier tome en VO) est très long, et en faire un film fidèle (obligatoire, toutes les intrigues étant indispensable) prendrait au minimum 8 heures, et ensuite, quand on sait que c'est HBO qui s'y colle, on ne peut qu'être impatient.

Ned Stark, interprété par un excellent Sean Bean.
En plus d'être surement la meilleure série que j'ai put voir, il y a des qualités techniques et scénaristiques indéniables qui en ferait - si on collait tous les épisodes bout à bout - un excellent film : la série est très cinégique, les acteurs sont convaincants, l'intrigue est parfaitement dosée, la mise en scène glauque et épique. Le premier épisode donne déjà le ton : préparez vous à du lourd, du très lourd. On ne s'ennuie pas une seconde, on ne peut attendre d'un épisode à l'autre, et la saison 2 prévue pour avril se fait déjà attendre plus que tout. HBO frappe un grand coup, et révolutionne une nouvelle fois le petit écran, et prouve sa dominion sur le genre malgré un AMC qui en veut... Sean Bean décroche ici (et avec Black Death), le meilleur rôle de sa vie : charismatique, sérieux, envoutant, l'acteur montre que lorsqu'on fait un film avec des chevaliers, faut le prendre, parce que le bonhomme a de la gueule, et l’œuvre en a par la suite. Mais la grande révélation restera Peter Dinklage, qui interprète un excellent Tyrion Lannister.

Game of Thrones est une putain de bonne série à voir et à revoir dès que vous le pourrez. La meilleure série jamais réalisée, sans exagération.




dimanche 4 décembre 2011

Polisse - Allô Enfance Maltraitée


Réalisé par Maïwenn
Avec Joey Starr, Maïwenn, Marina Foïs et plein d'autres
Sorti le 19 octobre 2011

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Après Pardonnez-moi et Le Bal des Actrices, deux films aussi particuliers que mitigés, Maïwenn revient avec ce qui semble l'aboutissement de son travail : Polisse. Casting d'acteurs prometteurs, sujet en or (la Brigade de Protection des Mineurs), un Prix du Jury à Cannes et une excellente promotion, c'est bâti pour faire un tabac. Derrière une première impression fort honorable, car j'ai sur le coup cru que c'était surement l'un de mes trois films favori de l'année, le recul qui en découle fait perdre un peu la face à un film qui malgré sa représentation très précise du quotidien de cette Brigade, se révèle très léger par moments, et un peu trop tire-larmes et faussement choquant.

Nos Femmes flics.
Alors ouais, c'est très particulier comme style de film, on passe du coq à l'âne, d'une enquête à une autre sans vraiment savoir le fin mot de l'histoire, on se retrouve à voir des scènes qui sont sans rapports réels avec les autres, et on a rapidement l'impression que c'est juste l'ajout de scènes plus alarmantes les unes que les autres mises bout à bout. Polisse reste un bon film. On a de très bons acteurs (je peux pas voir Marina Foïs par contre, je sais pas pourquoi, mais elle a le don de m'énerver), une réalisation simpliste, très téléfilm, mais efficace, mais à part ça, pas grand chose réellement. Quelques histoires sordides histoire de choquer la masse, mais on regrette un film qui n'est surement pas assez viscéral pour plaire. On se disperse, et au final on a plus l'impression de mater un docu-fiction qu'autre chose.

Interrogatoire à la BPM.
Trop de caricatural, trop de sentimental, Polisse malgré une première impression qui en fait un film d'auteur se révèle finalement un film grand public camouflé en film d'auteur. Succin, pas fini, malgré de bonnes choses on reste un peu sur notre faim. Dans le même genre on lui préférera La Guerre est Déclarée, bien meilleur sur dans le fond que dans la forme. A découvrir cependant.



vendredi 2 décembre 2011

Rhum Express : Johnny Depp Parano

Réalisé par Bruce Robinson
Avec MONSIEUR Johnny Depp, Aaron Eckhart, Giovanni Ribisi et la très belle Amber Heard
Sorti le 30 novembre 2011

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Pour avoir lut Las Vegas Parano et n'avoir jamais pris le temps malgré l'envie de lire quelques "gonzo' de Hunter S. Thompson, je peux vous dire que c'est un génie. Surtout connu pour avoir été adapté à la fin des années 90 par Terry Gilliam avec Johnny Depp et Benicio Del Toro avec Las Vegas Parano, film où les protagonistes sont défoncés tout le film (ce qui a beaucoup plus au public de masse malgré les messages sous-jacents que fait passer le récit), il est donc adapté une nouvelle fois, six ans après son suicide, par Johnny Depp qui interprète ici un personnage qui ressemble à notre cher Hunter S. Thompson. Beaucoup s'attendaient à un nouveau Las Vegas Parano si ils avaient vu le film (ce qui est de plus en plus rare), les jeunes sans culture à une vraie suite de Very Bad Trip à cause du titre et de l'affiche particulière... Perso j'étais dans la première catégorie. Et bien ce n'est ni l'un ni l'autre, car même si le film reprend les thèmes de l'addiction à l'alcool et la drogue, ça reste un film engagé sur le véritable rôle du journalisme. Alors ouais, c'est un film comique, et j'ai rigolé, je dois l'avouer, de l'humour très noir (Ribisi qui écoute des discours d'Hitler habillé en Nazi, et bien d'autres), et souvent inadapté à un public très large puisque malgré quelques gags plus lourds le film reste assez fin dans l'ensemble.

Johnny Depp face à l'Océan.

Ce qui m'a frappé, c'est de revoir un Johnny Depp : 1 - Sans moustache. 2 - Sans maquillage ridicule. 3 - Sans Tim Burton. Et qu'est-ce que ça rend bien! On dirait revoir le Johnny non-Burton des années 90, avec Las Vegas Parano notamment et même Ed Wood qui reste un Burton à part : rajeunit, classe, un peu comme dans Public Ennemies. Il faudra lui dire de lâcher un peu le Tim car il est bien meilleur dans ce genre de productions. Johnny Depp porte donc le film, et parfaitement : barré, classe, amusant, et d'un jeu très intelligent. Surement sa meilleure interprétation depuis le Michael Mann. Du côté des seconds rôles, très bonne surprise du côté de Ribisi qui prouve sa capacité à avoir de très bons seconds rôles, petit clin d’œil à la très belle Amber Heard qui se fait surtout remarquer à ses formes plutôt qu'à son jeu d'acteur pas très extraordinaire, et enfin le bon vieux Aaron qui s'en sort pas trop mal après le faux pas de World Invasion en début d'année. A part ça, une mise en scène agréablement rétro et de très beaux plans de la part de Robinson, le tout mené tambour battant.

Combats de coqs.
Alors ouais, Rhum Express ne plaira pas à tout le monde, ça c'est clair, mais moi j'ai vraiment aimé, beaucoup aimé. Rétro, amusant, intelligent et avec un Johnny Depp dans un excellent rôle, cette adaptation de Thompson ne vaut certes pas le film culte de Gilliam pour l'instant, mais pourrait bien devenir aussi culte au vu de la petite exploitation en salle. Pas un succès immédiat, mais contrairement à d'autres films, on en parlera surement encore dans dix ans. A voir pour les passionnés de Thompson, de cinéma, mais pas ceux du Johnny Depp de Tim Burton.

Twilight Chapitre 4 - Partie 1 : le début de la fin.

Réalisé par quelqu'un
avec Kirsten Stewart, Pattinson et consors.
Le tout sorti en salle en 2011.

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Attendu par ses fans (La folie furieuse autour du protagoniste Edward Cullen dépassant l'entendement) et ses réfractaires (plus qu'un!), Twilight 4 - Partie 1 sort enfin sur nos écrans (oui parce que diviser les derniers volets en deux parties c'est une grande mode désormais, entre Harry Potter, Bilbo le Hobbit et Hunger Games, voici donc Twilight...). Autant le dire tout de suite pour ceux qui en douteraient encore : oui, c'est du Twilight. C'est gnian-gnian, c'est un peu débile, très dispensables, et à la mode chez les 8-13 ans de sexe féminin, mais quoi qu'il arrive, ça marche très bien et les fans en redemandent. On ne va donc pas critiquer le fait que ces films existent, la réponse est évidente : le blé, l'oseille, les biftons, la galette, les radis et la blanquette, vous l'aurez compris, chez Summit Entertainment on a besoin de se nourrir.

Et oui, vous ne le saviez pas, mais dans l'univers de Twilight, les vampires sont de fameux bucherons.
Je dois tout de suite avouer que j'avais trouvé le premier volet de cette triste saga très regardable, j'avais même agréablement apprécié, comparé à certaines critiques très... négatives (c'est un euphémisme), mais les deux suivants... Ola, Dieu tout puissant, Mahomet, Apollon, Vishnou, je peux vous dire que j'avais trouvé ces suites médiocres au plus au point, le deux atteignait d'ailleurs un niveau de nullité à peine imaginable. Mais je suis maso, et à chaque film mon savoir s'enrichit, donc je vais voir cet avant-dernier volet, ou alors première partie du dernier, car ça ne revient pas au même figurez vous. Car là où le septième volet de Harry Potter pouvait bien tenir en trois films sans ennuyer, celui de Twilight montre tout de suite que le livre n'était pas assez consistant pour une telle division. Mariage = 45 minutes de crises de nerfs, de rires, de chansons et de vampires-salsa avec des loups-garous, puis on enchaîne sur Lune de Miel : 30 minutes affreusement chiantes où on ne voit que de maigres dialogues complètement plats entre nos deux protagonistes. Et c'est donc dans les derniers trois quarts d'heures que se tient le film car le reste pouvait être aisément conté en vingt minutes. Et là surprise! Ce second acte est fort agréable. Bon, certes, beaucoup, voir énormément, de passages restent profondément ridicule mais je me suis surpris à frisonner légèrement et à apprécier certains passages.


La famille loup-garou.
Car effectivement, Bill Condon, contrairement aux trois premiers metteurs en scène (à l'exception de Hardwicke sur le premier épisode qui s'en était pas mal tiré), a des idées, et je dirais même qu'il s'approprie un univers pas très adaptable. Les personnages semblent plus développés, plus fins, même si on est encore loin, pour rester dans le même niveau de comparaison, d'un Harry Potter. Il y a du mieux de ce côté là, et je me suis étonné à trouver que Bella, Edward et le loup-garou (dont j'oublie le nom à chaque fois, excusez-moi les puristes) étaient bien moins embêtants qu'à l'accoutumé et que les réactions, les dialogues durant cette seconde partie étaient parfois bien mis en place. Il reste des scènes totalement nawak (comme cette scène de dialogue entre loups, où ils parlent par la pensée, à gerber en VF, on dirait un film du dimanche après-midi d'M6), et d'autres barbantes, mais le combat final ou l'accouchement m'ont agréablement surpris.


Donc en gros, Révélations - Partie 1 (il me semble que c'est ça le nom) est bien meilleur que ses deux prédécesseurs, et égale à peu près le premier épisode dans son second acte, même si il faudra du courage pour supporter la première heure et la dernière scène/plan d'un ridicule absolu. Pour les fans, les masos et les curieux, sinon, passez votre chemin.