Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

Fin d'une année, fin d'une décennie. Retour en images, en textes, en sensations et en émotions sur la cuvée cinéma 2019. D'Hamaguchi à Eggers, en passant par Gray et Llinas. Lire plus

Les Misérables

Les Misérables

Vrai-faux La Haine 2019, ce film de son époque est aussi un essai éminement philosophique sur un sujet sociétal majeur : le pouvoir d'une image et ses conséquences. Lire plus

The Irishman

The Irishman

Des gangsters, De Niro, Pesci, Pacino, une durée gargantuesque et un budget encore plus énorme : The Irishman avait des airs de film ultime pour Scorsese - où est-il justement un peu plus que ça ? Lire plus

The Lighthouse

The Lighthouse

Tour de force technique avant tout, The Lighthouse avait sû générer de forces attentes : le buzz passé, le résultat vaut-il un peu plus que le tour de passe-passe égocentrique ? Lire Plus

dimanche 31 juillet 2011

Moon

Réalisé par Duncan Jones
Avec Sam Rockwell, Robin Chalk, Matt Berry

Une grande partie du cinéma de science-fiction sort en direct-to-DVD ou à la télé sans passer par la case cinéma. Alors quand Duncan Jones, le fils du chanteur David Bowie, passe à la réalisation avec une petite série B de S-F, personne n'en entend parler. Sauf que la présence de Sam Rockwell et Kevin Spacey au casting, et celle de Clint Mansell à la composition, ainsi qu'un script ambitieux, a attiré plus de monde que prévu, et que Moon se révèle au final l'un des direct-to-DVD ayant rapporté le plus de sous-sous de ces dernières années. Analysons tout ça.
Sam Rockwell dans sa base lunaire.
Avec une mise en scène claustrophobique et schizophrène, un propos engagé anti-plein de choses (dont le clonage et l'avancée technologique, ainsi que l'écologie), sans oublier un Sam Rockwell dans le meilleur rôle de sa carrière, Moon justifie à lui seul l'existence de la science-fiction, par son engagement et sa réussite technique. Un script ambitieux et bien plus complexe qu'il n'y parait, déroulant tout un tas de coups intelligents tout le long du film. Un film très déroutant en somme, et magnifiquement interprété, le tout sur une bande-originale entraînante et superbement dans le propos à la fois.
Moon n'est pas un chef d’œuvre mais devrait acquérir un jour le statut de film culte authentique : des acteurs convaincant, un scénario ambitieux, réussi et engagé, une composition géniale de Clint Mansell et une superbe réalisation de Duncan Jones pour l'une des Série B les plus réussie de ces dernières années.

Harold et la Légende du Pikpoketos

Réalisé par John Puglisi
Avec Jay Baruchel, Gerard Butler, America Ferrera

Le film Dragons a été, dès sa sortie, considéré comme le meilleur Dreamworks. Meilleur que Shrek, Madagascar ou encore Kung Fu Panda. Sa 3D et son visuel, époustouflants, on été acclamés. Mais plus encore, son script intelligent sur l'amitié, sur les différences. C'était un film beau et émouvant, et surtout très intelligent, si bien qu'il égalait sans difficultés une production Pixar. C'était une surprise énorme, et alors que plusieurs suites sont d'ors et déjà annoncées, la premier pour Juin 2014, Dreamworks, comme pour tous ses films, nous sort un petit court-métrage avec les mêmes personnages et une histoire vite fait.
Le Pikpoketos.
Bon, autant dire tout de suite, qu'en tant que fin inconditionnel du film de 2010, j'ai trouvé cette séquelle à chier, pour être impoli. Une histoire sans queue ni tête, des dialogues creuses, quelques traces d'humour sympathique mais pas assez. L'animation sauve le film. On retrouve aussi un peu de la bande-originale de John Powell, toujours aussi entraînante, mais au final, ce petit court-métrage reprenant l'univers de Dragons ne convainc pas. Plaira sans doute aux plus jeunes, mais pour les autres, autant vous dire tout de suite de passer votre chemin.
Harold et la Légende du Pikpoketos, outre un nom awesome qui est sans doute plus long que la taille du script, passera inaperçu. Un ennui mortel et ridicule qui nous rappelle les plus gros ratages de chez Dreamworks. A éviter.

samedi 30 juillet 2011

Phénomènes

Réalisé par M. Night Shyamalan
Avec Mark Wahlberg, Zooey Deschanel, John Leguizamo

M. Night Shyamalan est sans doute le réalisateur le plus décrié, le plus incompris de sa génération. Il défait la critique, mitige le public, et on peut l'adorer ou le haïr au plus au point. Sixième Sens avait sans doute créé un critique unanime, Incassable avait commencé à la scinder en deux groupes, Le Village encore plus, jusqu'à l’apogée que Signes a provoqué : ses films, qualifiés de coups de génies par certains, de navets insupportables par d'autres. Moi, j'aime beaucoup.
Une psychose parfaitement distillé.
J'ai découvert Phénomènes lors de sa sortie en salle. J'avais partiellement apprécié, le considérant à l'époque comme une Série B amusante et distrayante. Mais c'est le temps qui m'a forgé une opinion sur l'un des films les plus décrié du réalisateur indien. La psychose, la peur des plantes, du vent, de l'air, de la pollution et surement l'un des films qui arrive réellement à sensibiliser le public concernant la pollution. Une psychose qui s'étale sur plusieurs mois, et qui me fait désormais un peu frissonner quand j'entre dans un parc municipal en repensant au film, à la matière des Dents de la Mer et de la baignade maritime. Phénomènes, malgré ses défauts visibles et importants comme de nombreuses performances d'acteurs plus ou moins convaincantes et un script se finissant en queue de poisson (je ne parle pas de la scène finale mais du Happy End la précédant), se révèle un spectacle durable, dont l'idée générale et l'atmosphère de la réalisation psychotique de Shyamalan qui en ressort est très marquante, presque choquante, le tout sur une bande-originale envoutante et effrayante à la fois de James Newton Howard.
Phénomènes n'est pas le meilleur Shyamalan, loin de là, faute à des acteurs peu convaincants en général et un script plus ou moins bien développé. Mais la mise en scène et l'atmosphère dégagée par la réalisation de Shyamalan est absolument terrifiante et réussie. Un spectacle à découvrir, mais qui divisera le public.

Sherlock - Saison 1

Réalisé par Paul McGuigan, Euros Lyn
Avec Benedict Cumberbatch, Martin Freeman, Rupert Graves, Andrew Scott

Version XXIe siècle du mythe de Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle, au programme, SMS, police scientifique et nouveautés pour le plus célèbre détective de tous les temps. La première saison compte donc trois épisodes, de qualité plus ou moins bonnes et librement inspirés de certain des succès de Conan Doyle.
Troisième épisode.
Peut-être plus inspiré que le Sherlock Holmes de Guy Ritchie, le film s'attarde plus sur le génie d'Holmes tout en gardant en tête l'humour qui avait fait le succès du succès de Ritchie. Cumberbatch ne donne peut-être pas la meilleure interprétation d'Holmes qu'on ait vu mais s'en sort plutôt bien, surtout grâce à un Watson interprété par un Martin Freeman en grande forme. Le Moriarty d'Andrew Scott est peut-être trop psychopathe, par contre. On a donc un premier épisode pas si mal pour une mise en abîme réussie, une second un peu raté et long et une intrigue pas très intéressante mais un troisième épisode vraiment bien réalisé avec un script passionnant et de multiples énigmes qui font le charme de cette série. La musique de David Arnold est peut-être trop répétitive mais installe un thème marquant dans la lignée (un niveau en dessous) de celle de Zimmer pour le film de 2010.
Sherlock n'est peut-être pas une grande réussite mais prouve que le mythe de Sherlock Holmes est revenu d'actualité. Une seconde saison est d'ors et déjà prévue pour automne au Royaume-Uni, on l'attend avec impatience.

vendredi 29 juillet 2011

Push

Réalisé par Paul McGuigan
Avec Chris Evans, Dakota Fanning, Camilla Belle, Djimoun Hounsou

Oulalalala. Étonnant film. Car Push efface tout ce qu'on connait des films de superhéros : une fausse allure d'X-Men ou de Heroes qui tourne rapidement en film à l'atmosphère morbide dans les rues de Hong-Kong. Et en plus de ça, un scénario d'une complexité inattendue si bien qu'il faut bien être attentif dès le début pour comprendre tout. Le film a pourtant été démoli par une critique presque unanime. Mérité ?
L'atmosphère très Tsui-Harkese du film dérange au début.
Mais c'est justement le parti pris visuel et scénaristique du film qui réussit beaucoup à Push, plus que des performances d'acteurs nous montrons un Chris Evans et une Belle à leur habitude, une Dakota Fanning décevante, ce qui ne sauve pas la performance plutôt bonne de Djimoun Hounsou qui montre qu'il peut parfaitement joué les méchants. Le réalisateur Paul McGuigan tourne son film dans la droite lignée des succès hong-kongais : décors colorées et sombres à la fois, parfois très glauques, des chantiers, des endroits sales, mais aussi très propres, de la foule... Et tout ça donne à Push une atmosphère jamais vu dans le genre du film de superhéros. En plus de ça, le fait de s'attarder sur plusieurs personnages qui soient "méchants et gentils" prouve qu'il n'y a pas de vrai surhomme au dessus des autres dans ce film. Le scénario très dispersé et complexe à cerner donne aussi un plus, ainsi qu'une bande-originale plutôt bien choisie bien que mineure dans la réalisation.
Au final Push ne m'a pas déçu mais plutôt surpris à la vu des critiques assassines faites à son propos qui faisaient que je m'attendais à un gros navet. C'est un film, loin d'être très bon, qui se défend pas mal, grâce à une mise en scène et un scénario ambitieux. Reste malheureusement des acteurs peu convaincants et un style qui ne fera pas l'unanimité.

Petits meurtres à l'anglaise

Réalisé par Jonathan Lynn
Avec Bill Nighy, Emily Blunt, Rupert Grint

Plus intelligent et plus fin qu'au premier abord, Petits meurtres à l'anglaise revisite le classique de la comédie noire avec un casting alléchant : du confirmé Bill Nighy au jeune nouveau sortie d'Harry Potter, Rupert Grint, en passant par l'habituée aux seconds rôles, Emily Blunt. Tout ça donne vraiment envie, mes amis.
Rupert Grint aux côtés de Bill Nighy.
On a donc tout ce qui fait le charme de ce genre de comédies britanniques : noirceur, meurtres, cadavres et coups de fusils, tout ça sur le ton de l'humour, de la bonne humeur et avec un happy end qui ne l'est pas forcément pour les protagonistes. Une bande-originale très select qui donne un côté jeune et fun à Wild Target (le titre du film en Angleterre) qui, sans s'éloigner des acquis du genre, nous propose un spectacle original et drôle servi par des acteurs en grande forme dont le trio principal, qui malgré son originalité, fonctionne à merveille entre Bill Nighy, Rupert Grint et Emily Blunt. Comédie de situation, humour noir et performances d'acteurs hors normes sont donc au programme de cette comédie anglaise pas très singulière à découvrir rapidement pour les fans du genre.
Petits meurtres à l'anglaise n'est ni novateur, ni d'une originalité sans bévues, mais un spectacle réjouissant et drôle qui reprend toutes les qualités du genre de la comédie noire anglaise. Des scènes d'émotions, d'humour, car on sait que la fin sera ce qu'on pense dès le début.

Minority Report

Réalisé par Steven Spielberg
Avec Tom Cruise, Colin Farrell, Max Van Sydow

Film de Steven Spielberg considéré comme La Guerre des Mondes comme son film majeur du nouveau millénaire, Minority Report, adapté librement de Philip K. Dick soulève une question fondamentale : Peut-ton punir quelqu'un pour quelque chose qu'il n'a pas encore commit ? Cette question additionnée d'un film d'action époustouflant et parfaitement interprété par Tom Cruise, Colin Farrell et Max Van Sydow. Le tout mis en scène par Steven Spielberg, on ne peut attendre que le meilleur de ce film.
Tom Cruise et Colin Farrell.
La vision du futur, tant technologique que métaphysique, donnée par Minority Report est absolument stupéfiante et on a d'ors et déjà affaire à l'un des meilleurs films d'anticipation, l'un des plus aboutis et de meilleur qualité, jamais réalisé. Steven Spielberg donne à son film toute sa classe, et prouve qu'il reste l'un des plus grands maîtres de la Science-Fiction, et que son Interstellar se fait attendre plus que jamais. Les acteurs sont au meilleur de la forme : Tom Cruise qui, malgré ses opinions plus ou moins marquée dans sa vie privée, est superbe et décroche une nouvelle fois un super rôle. Colin Farrell, auquel on est habitué à des rôles de gros Boum Boum, joue ici un bureaucrate vicieux, et intelligent, et le rôle lui colle parfaitement, il est lui aussi excellent. Et enfin Max Van Sydow, clou du spectacle de cet opéra futuriste, excellent lui aussi.
Minority Report justifie à lui seul l'existence de la Science-Fiction au cinéma : des questions philosophiques excellente, de l'action rythmée, des acteurs géniaux et une vision du futur stupéfiante, le film de Spielberg qui, en plus de frôler le chef d’œuvre, s'impose comme l'une des œuvres maîtresses des années 2000.

L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Réalisé par Andrew Dominik
Avec Brad Pitt, Casey Affleck, Sam Shepard, Sam Rockwell, Jeremy Renner

Il y a un certain nombre de films qui, après visionnage, nous laissent l'impression "Pourquoi je ne l'ai pas vu avant". Ce soir, j'ai regardé L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford sur France 3, et après visionnage, je me suis rappelé qu'il était passé au cinéma près de chez moi, que je n'avais pas pris la peine d'y aller. Je me rappelle aussi l'avoir vu dans un vidéo club, et avoir préféré quelconque film qui m'a déçu ou pas trop emballé. Et j'ai des regrets, car ce film contant l'histoire passionnante entre Jesse James et son tueur Robert Ford est tout simplement un chef d’œuvre comme il est si rare d'en voir aujourd'hui.
Casey Affleck. Parfait.
Le titre du film m'avait effrayé. Il est long, lourd, mais il prend une toute autre tourne à la fin du film, si bien qu'on trouve ce titre parfait. L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford - qu'on appellera Jesse James dans le reste de cette reviews, parce que même si j'aime le titre, j'en ai marre de l'écrire en entier ou de le copier - est un film sur l'héroïsme, sur la gloire, sur l'identification à un héros. Mais aussi la découverte de cet héros, sa vraie nature. C'est beau, superbe, des décors magnifiques qui nous donnent un film contemplatif. Il faut dire que le film a eu un succès très moindre. Engageant un réalisateur inconnu sans trop rien se demander, les producteurs s'attendant à un thriller à la Impitoyable se sont retrouvé avec un film de cent cinquante minutes de pur bonheur cinématographique. Jesse James est un orgasme cinéphile. En grand fan de westerns américain, j'ai été subjugué par temps d'intelligence dans le propos, et aussi, il ne faut pas l'oublier, des acteurs qui ont un jeu parfait. Brad Pitt, dont on reconnait le talent d'acteur, y est excellent et y décroche l'un, si ce n'est le, meilleur rôle de sa carrière. Mais le clou du spectacle est Casey Affleck, qui réussit à donner l’innocence, puis la haine à son Robert Ford, et il méritait largement plus l'Oscar que Javier Bardem en passant. Un jeu magnifique, ajouté à ses traits similaires à l'assassin de Jesse James. Le reste des acteurs fait son boulot, mais on retiendra Sam Rockwell, Sam Shepard et Jeremy Renner, qui campent tous parfaitement leurs rôles respectifs, surtout Rockwell qui m'a une nouvelle fois bluffé. Mais n'oublions pas non plus la bande-originale de Nick Cave qui est une claque elle aussi, s'ajoutant au propos et au spectacle poétique auquel on assiste. Photographie superbe, Acteurs parfaits, Script intelligent et beau, Film poétique. Reste enfin l'objectivité du film, qui ne s’apitoie ni sur Jesse James, ni sur Robert Ford, mais nous livre l'unique vérité de leurs sorts : on prend pitié des deux, et c'est le plus bel hommage à Robert Ford qui méritait mieux que le sort qui lui est arrivé.
Il me faudra du recul pour me donner un avis définitif sur Jesse James, mais sur le coup, je crois que c'est l'un des plus beaux, des meilleurs films que j'ai put voir. En plus d'un spectacle saisissant, on a le droit à de véritables qualités techniques, et tout ça fait simplement de Jesse James un chef d’œuvre unique.

mercredi 27 juillet 2011

L'Empire des Ombres

Réalisé par Brad Anderson
Avec Hayden Christensen, Thandie Newton, John Leguizamo

Petite série B ambitieuse détruite par la critique à sa sortie, je me prends quand même le courage d'aller voir ce film post-apo entre The Mist et La Tempête du Siècle grâce à son concept intéressant et sa bande-annonce alléchante. Un casting pas si mal (Christensen qui ne tourne dans plus grand chose de super depuis la nouvelle trilogie Star Wars, ainsi que Thandie Newton et John Leguizamo, rescapés respectivement de 2012 et Phénomènes : le film raconte comment un groupe de survivants va tenter de survivre dans un monde nocturne où tout le monde (ou presque) a disparut d'un coup (sauf eux, car ils avaient une source de lumière sur eux), à des ombres maléfiques qui les enlèvent.
Une des seules scènes de jour du film.
Bizarre, bizarre comme film. La mise en scène est superbe, avec ces plans sur les sources de lumières qui s'éteignent peu à peu, comme si l'espoir s'envolait. Ainsi que ces ombres, menaçantes, car on ne connait pas leur origine. L'atmosphère donnée par la quasi totalité du film qui se passe de nuit est très bonne, et malgré les apparences, le film est plutôt bien interprété. Si je ne connaissais ni la filmo de Shyamalan, ni le réalisateur de L'Empire des Ombres, j'aurais parié que le réalisateur serait M. Night Shyamalan. Mais, le gros défaut du film, comme beaucoup l'auraient remarqué, c'est sa fin. Sa fin qui rappelle bien sur celle de Prédictions, cette espèce de pro-Bible *SPOILER* les deux enfants représentant sans doute Adam et Ève, avec les pommes pas très loin et l'église d'où ils sortent, ainsi qu'ils soient surement les deux seuls survivants *FIN SPOILER*
L'Empire des Ombres est un coup de maître de mise en scène. De bonnes interprétations, et une bande-originale angoissante, pour un film qui prend aux tripes et au concept très ambitieux et alléchant. Malheureusement, une histoire trop courte et pas assez développée et une fin un peu bancale gâchent cette petite production au potentiel énorme.

The Company Men

Réalisé par John Wells
Avec Ben Affleck, Tommy Lee Jones, Kevin Costner, Chris Cooper

La crise financière de 2008 a déjà alimenté particulièrement le cinéma : alors que Wall Street 2 s'attardait sur les acteurs de cette crise, In The Air sur ceux chargé de licencier les troupes, The Company Men prend le point de vue des victimes de la crise : cadres, tradeurs, directeurs commerciaux, licenciés du jour au lendemain. Le tout avec un casting très intéressant : Ben Affleck, dans un rôle sérieux et non patriotique, mais aussi Tommy Lee Jones et Kevin Costner, qu'on prend plaisir à revoir enfin dans un rôle intéressant depuis Open Range à l'approche de Django Unchained et Man of Steel dans lesquels il jouera.
Ben Affleck et Tommy Lee Jones.
The Company Men réussit son coup : une histoire choquante et intelligente sur les conséquences de la crise, pas forcément financières, mais surtout humaines. Le tout brillement mis en scène et développé, interprété avec brio par une pléiade d'acteurs (Jones, Affleck et Costner en tête), pour un film devant lequel on ne s'ennuie pas, et qui ferait presque penser à un bon vieux film d'Oliver Stone (je précise bien vieux, car pour ce qui est de bons nouveaux films, Stone n'est plus trop là). Le tout avec un genre d'happy end pas forcément utile mais qui redonne espoir. The Company Men prend dans mon cœur la place du vrai Wall Street 2. Grosse surprise.
The Company Men n'a pas fait beaucoup de bruit à sa sortie mais aura surement un succès à long terme : un film de qualité, intelligent, et superbement interprété. On en ressort changé.

Leçons de conduite

Réalisé par Jeremy Brock
Avec Rupert Grint, Julie Walters, Laura Linney

Jeremy Brock (scénariste de Kevin McDonald) a choisi Rupert Grint pour ce rôle car il considérait qu'il avait été mit de côté dans les troisième et quatrième volet de la saga Harry Potter, en compagnie de Julie Walters qui interprète justement sa mère dans la dite saga. On a donc affaire à une comédie anglaise typique malgré la présence d'américains au casting (Laura Linney en tête).
Julie Walters et Rupert Grint prouvent ici leur talent d'acteurs.
Entre critique de la religion, de l'éducation religieuse, de la mythomanie ou du permis de conduire, Leçons de conduite passe part tout les stades de l'éveil d'un jeune garçon élevé par une mère peut-être trop dans la religion. Ses découvertes, sa liberté naissante, le tout avec de l'humour anglais et une petite teinte de feel-good movie à l'américaine. Mais la qualité du film réside plutôt dans le duo de Rupert Grint, excellent en enfant timoré et pas très courageux, et Julie Walters, géniale elle aussi en vieille actrice. Ils soutiennent donc le film à eux deux dans des aventures qui vont participer à la découverte et redécouverte d'eux mêmes. Une bande-originale plutôt bien choisie et de beaux paysage pour une bonne surprise du cinéma anglais.
Leçons de conduite est finalement autant dramatique que comique, et né de bonnes idées, avec surtout de très bons acteurs qui soutiennent le film qui aurait sans doute été beaucoup moins bon sans eux.

Titanic II

Réalisé par Shane Van Dyke
Avec Bruce Davison, Brooke Burns

Les productions The Asylium se sont depuis quelques années spécialisés dans un domaine des plus original : le mockbuster (procédé utilisé dans les années 60/70/80 par les italiens), ou le téléfilm à petit budget qui profite du succès d'un blockbuster pour vendre ses DVD à quelques pigeons ou fans de nanars (quoique la vente de DVD ne soit pas générale à tout les cas). Da Vinci Code est par exemple devenu Da Vinci Treasure, Les Serpents dans l'avion sont devenus Les Serpents dans le train, et Thor a disposé d'Almighty Thor et cela avec plusieurs dizaines de films à succès, de tous les genres.
Le Titanic II.
Le nom de ce long-métrage est donc trompeur : car, en faisant croire qu'il s'agit d'une suite au film de Cameron, les scénaristes ont donc imaginé que des riches construisait un bateau qu'ils appellerait Titanic II en le faisant partir cent ans plus tard après le premier bateau dont l'histoire n'est plus à contée, en lui faisant bien sur prendre, le même trajet. Mais les icebergs sont vengeurs, et vu que les radars peuvent maintenant les détectés, on a le droit à deux tsunamis de cent mètres de haut emportant avec eux des icebergs qui s'écrasent sur le bateau. Mélangeant donc Poséidon, Titanic ou encore Le Jour d'Après, Titanic II prête à sourire grâce à un comique involontaire hors du commun, mais pas assez comme c'est le cas par habitude avec The Asylium. Trop de sérieux, pas assez de loufoque, pas assez de couilles, mais pourtant un script et des acteurs à coucher dehors.
Autant le dire tout de suite, si vous vous attendez à la suite du film de Cameron, vous allez être déçus. Mais c'est du The Asylium, et il faut être initié au nanar. Malheureusement, même en temps que film de cette production, on est pas convaincu : une histoire pas assez loufoque mais qui reste terriblement conne, et ça c'est marrant. Quand le pire devient le meilleur.


La Rivière Sauvage

Réalisé par Curtis Hanson
Avec Meryl Streep, Kevin Bacon, David Strathairn, John C. Reilly

Pour l'anniversaire de son fils et pour sauver son couple, une femme jouée par Meryl Streep par faire du rafting (elle est une ex-guide) avec son mari et son fils. Mais ils rencontrent rapidement des inconnus qui se trouvent être des braqueurs de banque en cavale et qui les oblige à les aider à traverser la rivière en rafting. Le tout avec Meryl Streep dans un rôle d'action, Kevin Bacon en méchant comme d'hab', l'has-been désormais David Strathairn et le comique John C. Reilly, on peut attendre pas mal ce film, d'autant de la part du réalisateur de L.A. Confidential.
Meryl Streep face à Kevin Bacon.
On retrouve donc une nouvelle fois Kevin Bacon dans le rôle d'un personnage loin de la définition de la sympathie, et c'est que ce genre de rôle lui réussit parfaitement. L'autre surprise peut être Meryl Streep, qui se débrouille plutôt bien dans un film d'action (ou presque, c'est plus un thriller en faites), d'autant qu'on sait qu'elle a fait 90% des cascades du film. Mais à part ça, malgré de bonnes idées, on a affaire à un film qui prend vraiment son temps à mettre l'action en route, et qui nous balance tout un scénario des plus banal : rebondissements prévisibles, peu de suspens et des scènes d'actions pas très impressionnantes, le tout avec des personnages stéréotypés, souvent interprété sans réel talent. En plus de la performance de Kevin Bacon, c'est la musique - une nouvelle fois extraordinaire - de Jerry Goldsmith, qui parvient à créer un très bon thème au film, et qui se place bien dans l'action.
La Rivière Sauvage, film d'aventure thriller des années 90, sera vite oublié. Un scénario cents fois vu, mais une musique et un Kevin Bacon en forme pour un projet sans ambition qui est d'ors et déjà tombé dans l'inconnu du cinéma.

mardi 26 juillet 2011

Cherrybomb

Réalisé par Lisa Barros d'Sa, Glenn Leyburn
Avec Rupert Grint, Robert Sheehan, Kimberley Nixon, James Nesbitt

Rupert Grint sort peu à peu de la franchise qui a fait sa renommé (Harry Potter) et il est arraché à prix d'ors par les différents producteurs anglais, comme la plupart de ses anciens camarades de classes (Radcliffe tourne dans un film d'horreur, Watson dans un film sur Marilyn, mais c'est Grint qui déroche le gros lot en s'engageant dans comédies sur comédies, et ayant un certain succès qui lui promettent un avenir bien radieux). L'affiche de Cherrybomb est trompeuse : même si Grint est acteur principal du film, il partage le rôle titre avec deux autres acteurs (voir trois!) que la production a décidé de ne pas mentionner : Robert Sheehan et Kimberley Nixon.
Le duo Grint-Sheehan fonctionne très bien.
Tout commence comme un teen movie banal : deux potes de toujours, deux "racailles" anglaise même si ce n'est pas le vrai bon mot (le personnage de Grint vient d'une bonne famille et il ne parle pas comme un beauf du 9-3), flashent sur la fille du patron de l'un d'eux. Ils se fixent le pari de la prendre dans leur lit, et vont alors tout faire pour la charmer. Mais le script se déroule bien plus intelligemment : l'intrigue passe rapidement en seconde zone pour se concentrer sur les relations de chacun avec leurs parents. L'un qui tente de raisonner son drogué de père, l'autre qui n'ose pas se faire mal voir par le sien, et la dernière qui se fait peu à peu mal voir par le sien, qui lui dit de ne plus fréquenter les deux joyeux lurons. Mais le charme de Cherrybomb réside avant tout dans la scène finale, coup de grâce scénaristique inattendu et terriblement choquant. On est prit aux tripes, et on reste trois minutes à fixer l'écran noir.
Très peu de longueurs, des acteurs convaincants (Grint et Sheehan surtout, sans oublier Nesbitt qui décroche un superbe rôle, où il est réellement parfait), une très bonne bande-originale et un final excellent : Cherrybomb souffre malheureusement de quelques défauts, notamment des scènes déjà-vu et un film qui prend son temps pour commencer réellement.

Transformers 2 - La Revanche

Réalisé par Michael Bay
Avec Shia LaBeouf, Megan Fox, Josh Duhamel


Michael Bay s'est imposé à Hollywood en quelques années comme le maitre incontesté du Boum Boum, film d'action et catastrophe planétaire. Après un premier volet bordélique (scénario incompréhensible pour petits branleurs, réalisation épileptique quoi que ça reste mieux que du Greengrass, et un humour des moins marrant), on attendait pas grand chose de cette suite adaptée des jouets Hasbro (bientôt, l'adaptation de la pub Nespresso).
Megan Fox, qui ne sert bien sur à rien une nouvelle fois.
Ce qui reste un peu idiot dans Transformers, surtout le premier, c'est qu'on ne sait jamais quel robot destructeur se fait exploser la gueule. C'est un peu du n'importe quoi, et Bay a réussit le pari de savoir qui tape sur qui dans le second volet. C'est un début. La guerre entre les Autobots et les Decepticons continue donc, et on a l'arrivée d'une nouvelle race de robots : les Constructicons. Oublions le nom d'une originalité sans limite (vu qu'ils se combinent en plus pour donner naissance à ... Devastator). Bon, niveau robots, il est clair qu'au final ils font plus de figuration qu'autre chose, sauf bien sur les deux joyeux lurons pour amuser les gosses, appelés les "Jumeaux" pour pousser le ridicule encore plus loin. Au final, on relève donc deux qualités à Transformers 2 : les effets spéciaux et la bande-originale de Jablonsky. En gros, les mêmes que pour le premier.
Un script plus abouti, une réalisation moins bordélique, des FX de très bonne qualité et une bande-originale géante : Transformers 2 pouvait surpasser son aîné mais l'égale finalement... faute à une originalité à la noix et une humour pas toujours très saint.

lundi 25 juillet 2011

Mimic

Réalisé par Guillermo Del Toro
Avec Mira Sorvino, Jeremy Northam, Charles S. Dutton, Josh Brolin

Genre de Jurassic Park des insectes, Mimic, deuxième film de la carrière du réalisateur mexicain Guillermo Del Toro, raconte comment des insectes, après avoir été créé par l'Homme, vont peu à peu évoluer et se "révolter" contre leurs créateurs : un postulat très semblable au film de Spielberg, car on a de nombreuses répliques qui ressemblent très étrangement au film de dinosaures, on parle effectivement d'insectes créé pour ne pas pouvoir se reproduire, mais la nature reprend ses droits de la même façon que dans Jurassic Park et ils arrivent finalement à se reproduire. La différence majeur est que cet étrange phénomène n'est ici pas expliqué.
Le couple d'acteurs principaux.
Un script déjà-vu, tout comme le déroulement, sans surprises, mais Del Toro parvient, grâce à son immense talent qu'on lui connait, à insuffler à son film une atmosphère morbide et glauque, avec certaines montés en tension parfaitement menées : l'attente, menaçante, de l'arrivée du "monstre" avec la musique de Marco Beltrami au meilleur de sa période "Horror". Reste ensuite des acteurs plus ou moins convaincants mais pas nuls à jeter, et des personnages caricaturaux tels qu'on en retrouve dans tous les films du genre (le gros flic noir qui balance des vannes toutes les quatre secondes, le brillant scientifique courageux, la belle demoiselle en détresse intelligente qui attend un enfant, le gosse à moitié autiste mais qui a du génie, et bien sur, le cordonnier espagnol qui n'a rien à foutre là).
Mimic est le premier (et surement le seul réussi) film d'une trilogie. Un potentiel médiocre plutôt bien mené grâce à une mise en scène très réussie. Sinon, pas de grosses qualités à l'horizon, à part peut-être un générique de début très réussi sur une musique de Beltrami qui l'est tout autant.

Lovely Bones

Réalisé par Peter Jackson
Avec Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Stanley Tucci

Peter Jackson, après ses succès internationaux dus à King Kong et Le Seigneur des Anneaux revient à un cinéma bien plus intimiste et personnel (certes, il était fan du Seigneur des Anneaux), en adaptant le roman culte La Nostalgie de l'Ange d'Alice Sebold. Un casting très intéressant (Saoirse Ronan, nouvelle chouchoute outre-atlantique, Mark Wahlberg, dans un rare rôle sans Boum Boum, et Stanley Tucci en pervers pédophile à moustaches) pour un film plein d'espoir. Qui décevra malheureusement beaucoup... mais pas moi.
Wahlberg et Tucci, chacun dans l'un des meilleurs rôles de leur vie.
C'est avec enthousiasme que je vais voir ce projet dramatique de Peter Jackson. Ce qui est le plus frappant, outre les colorisations de long-métrage qui mettent mal à l'aise, c'est les performances respectives des acteurs principaux : Saoirse Ronan, dans sa découverte de l'inconnu et la perte de la vie, réussit à convier la pitié de son sort du spectateur, grâce à un certain émerveillement accompagné de nostalgie de la vie terrestre. Mark Wahlberg, en père vengeur, surpasse ses précédents rôles d'agents secrets/tueurs à gages/astronautes sur une planète perdu dans un véritable rôle à sa mesure, après Les Infiltrés, dans lequel il prouve que malgré les apparences, il est empli de talents et peut parfaitement endosser un rôle dramatique. Et enfin, le clou du spectacle, vu qu'il a été nominé aux Oscars pour ce rôle, Stanley Tucci, juste parfait en pédophile en fuite, avec un regard fuyant et chaleureux à la fois, et qui implore une telle empathie envers le spectateur qu'on pourrait appeler son jeu d'acteur un coup de génie. La réalisation de Peter Jackson, merveilleuse et menaçante, clôture le tout de cette œuvre magnifique qui énonce ses propres lois de vie après la mort, de vengeance, et de repos, tout en s'engageant contre la pédophile et la perversion ambiante.
Lovely Bones n'est peut-être pas un chef d’œuvre mais adapte avec brio une œuvre culte, son succès et sa qualité étant surtout dues aux performances des acteurs qui livrent un grand numéro dans ce film. Un très beau film.