Mon Top 30 des films de 2019

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dimanche 20 janvier 2013

Django Unchained

DJANGO UNCHAINED REALISE PAR QUENTIN TARANTINO
AVEC JAMIE FOXX, CHRISTOPH WALTZ, LEONARDO DICAPRIO, SAMUEL L. JACKSON
WESTERN AMERICAIN

Y a un nombre très restreints de cinéastes dont chaque film est un ÉVÈNEMENT – pas une sortie ciné basique, non, mais un événement culturel important, un film que chacun se doit d'aller voir car il y a une forte probabilité pour qu'il devienne ou culte – ou mythique – ou marque tout simplement l'année. Qu'il soit bon ou mauvais, un nouveau Tarantino ne laisse PAS INDIFFERENT, et pour apporter une touche subjective à cette courte amorce, je suis un grand fan du bonhomme, avec pour favoris Pulp Fiction, Jackie Brown et Inglourious Basterds. Sauf que Django Unchained est encore d'avantage un évènement dans la filmographie de Tarantino car il marque son premier passage par le western – son genre favori, il le dit lui même, puisqu'il s'est inspiré pour presque tous ses films de l'univers Leonien, allant jusqu'à faire une bande-originale intégralement Morricone pour Inglourious.


Django est au final une APOGÉE – l'apogée de cinéaste. Peut-être pas son meilleur film, certes – Pulp Fiction ou Jackie Brown ça reste au-dessus – mais certainement pas très loin. Un grand film quoi qu'il en soit – un film qui fait qu'on aime le cinéma. Tantôt DRÔLE, tantôt FUN, tantôt TRAGIQUE et dramatique, allant jusqu'à un niveau de psychose et de tension purement Tarantinesque dans ses plus grosses scènes de gunfight ou de torture esclavagiste. Au casting : Jamie Foxx, meilleur que jamais, qui campe un Django au CHARISME impeccable, aux répliques qui tuent, et à la présence indéniable en tant que personnage à la fois fascinant et attachant – différent cependant des héros de western spaghetti, car plus humain et moins mystérieux, accompagné dans son périple par un Christoph Waltz tout simplement PARFAIT – on s'y habitue au fur et à mesure. Décidément, cet allemand est un grand. Puis on complète tout ça par deux monuments modernes : Leonardo DiCaprio, qui depuis Les Infiltrés est passé du rang de héros mièvre de Titanic à celui d'acteur majeur du cinéma hollywoodien moderne par ses performances hallucinantes dans Shutter Island ou encore J. Edgar et sûrement prochainement Gatsby le Magnifique. L'autre c'est Samuel L. Jackson, qui retrouve Tarantino pour la première fois depuis Jackie Brown et Pulp Fiction (ajouté à son rôle de narrateur de Inglourious Basterds) – ce qui permet de noter avec amusement qu'il est à l'affiche de ses quatre meilleurs métrages. Dans un rôle très différent de l'habitude, il campe un personnage fort et malsain – interprété avec une sorte de malfaisance qu'on ne lui connaissait pas. Lui aussi est incroyable – ÉCLIPSANT presque tous les autres monstres du casting, ayant pourtant un rôle plus important que le sien. Son personnage est surement le plus intéressant de tous.
C'est aussi avec MATURITÉ que Tarantino traite son sujet – une maturité qu'il avait déjà approché avec Inglourious Basterds et qu'il approfondit désormais d'avantage. L'esclavage est sûrement traité de façon plus subtile que la Shoah, la magnifique de certaines scènes (le flashback torture vers le début, la fusillade de fin, les discussions DiCaprio-Waltz-Foxx) force l'ADMIRATION envers la profondeur du scénario écrit de main de maître, et cette mise en scène monstrueuse de clarté et de beauté. Impressionnant en tout cas – imparfait certes d'un point de vu uniquement technique, mais vu avec des yeux de cinéphiles, il m'est inconcevable de pouvoir envisager qu'on puisse ne pas aimer Django Unchained – un VIBRANT hommage au cinéma qu'il ne copie pas, mais rappelle avec subtilité les western de Leone ou Corbucci (même si Unchained prend souvent des allures de western complètement unique - sans rapport avec du crépusculaire, du US ou du spaghetti).


La bande-originale était en apparence plus faiblarde que celle des précédents volets de Tarantino – le film montres les pistes d'une autre façon, cette BO est GRANDIOSE. Les morceaux de RAP US sur fond de lutte noire sont définitivement bien trouvés et donne aux scènes de gunfight une sorte de GRANDEUR et de classe qui aurait juste fait réchauffé avec du Morricone. Les reprises de Django de Corbucci – entre autres – ajoutent le petit côté RÉTRO qu'il manquait, et on atteint le paroxysme d'une sorte de perfection. Pas une perfection cinématographique, encore moins une perfection technique, mais simplement une perfection dans nos cœurs durs de cinéphages endurcis à Tarkovsky une sorte de FRAÎCHEUR qu'on ne retrouve que chez Tarantino. Réalisateur polémique, certes, mais homme de talent qui, pour ceux qui osent l'apprécier et l'admirer, sera quoi qu'il en soit une source d'inspiration aussi grande qu'il en a été pour ses propres muses.
On pourrait aussi rapidement évoquer un petit penchant très SUBTIL du film - au niveau de son interprétation. A ceux qui ont vu le film, bien entendu : le conte allemand, mettant en scène Siegfried et Brunehilde, prend un intérêt là où on ne l'attendait pas : par celui-ci, Django Unchained se révèle bien plus qu'un western, mais la SATIRE D'UNE NATION – qui prend même ses repères dans des évènements encore récents. C'est la démarcation entre Europe et la bestialité des Etats-Unis. Tarantino ne critique pas l'esclavage, mais l'esclavage aux Etats-Unis. Ainsi le Siegfried du conte n'est pas Django mais le Docteur Schultz, l'esclavage n'est pas de la seule faute des blancs mais aussi des noirs qui l'acceptent sans broncher - Django et Stephen en sont les exemples vivants, se foutant éperdument de la traite de leurs confrères. Django Unchained c'est au final la vision d'une Amérique par les yeux d'un étranger : ce monde riducle, SANS HÉROS du fait qu'aucun ne rattrape l'autre, tous sont voués à disparaître - la Guerre de Sécession pour cette phase là de l'histoire, mais ce propos a aussi une portée moderne. Django Unchained est aussi très intelligent sur ce point là – cette rédemption d'un allemand qui ouvre les yeux sur la violence et l'immondice du monde qui l'entoure, ces Etats-Unis défaillants et qui n'ont de vrais que la violence et la servilité, la domination et le nombrilisme.


Le SANGLANT duel final – qui s'étale sur près d'une demi-heure – clôt le tout de façon FABULEUSE. On sort en tout cas réjouis du résultat – Django Unchained, en cette deuxième semaine de 2013, s'impose déjà comme l'un des potentiels MEILLEURS FILMS DE L’ANNÉE. Il est un peu tôt pour le dire, mais quoi qu'il en soit, ce nouveau Tarantino est excellent. Peut-être pas un chef d'oeuvre (en devenir, sait-on jamais), mais un grand film. Drôle, épique, tragique et faisant monter la tension tout le long, une belle claque au casting bien servi et au scénario jouissif et futé. Après Kill Bill et Boulevard de la Mort, et sortant ce Django et Inglourious Basterds à la suite à trois ans d'intervalle, on ne peut qu'affirmer qu'une chose : TARANTINO IS BACK.

3 commentaires:

  1. Aaaah je me demandais quand est-ce que tu allais poster ta critique :D Et en tant qu'immense fan de Tarantino, je suis complètement d'accord avec toi sur tous les points, excepté la BO qui est pour moi la meilleure de sa filmo!
    (et Samuel L Jackson a aussi joué dans Kill Bill ;))

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    1. Je dis du bien de sa BO en plus ! Bon je dis pas que c'est la meilleure (Kill Bill - Inglourious Basterds - Pulp Fiction quoi) mais c'est loin d'être la pire.
      Et autant pour moi pour Samuel L. Jackson - bon ça casse l'anecdote vu que j'aime pas Kill Bill ^^

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    2. Oui oui je n'ai pas dis que tu en disais du mal ^^ simplement que moi j'ai terriblement accroché, plus qu'aux autres!
      T'aimes pas Kill Bill? Moi c'est avec ça que je l'ai découvert, quand j'avais 12ans. Ma première vraie claque cinématographique après Titanic au cinéma ^^

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