Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

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samedi 1 juin 2013

Mon Top 32 Musiques de Film

TOP 31 MUSIQUES DE FILM


Ce dossier est un projet de longue date. Finalement, après plusieurs brouillons mis à la poubelle et des listes perdues, je l'ai bouclé en un court week-end. J'en ai oublié, c'est certain, je voulais en mettre plus et y aura forcément des absents. Mais j'ai voulu varier les genres et les compositeurs le plus possible même si y a des noms qui reviennent de très nombreuses fois - j'ai même réussi à placer deux James Horner alors que je l'ai dans la ligne de mire depuis Titanic. J'ai voulu faire un Top 50 et je le ferais sans doute un jour à l'occasion d'une MAJ, mais pour l'instant je vous laisse savourer ces trente pistes. A noter une chose : il s'agit de musiques composées pour un film, et non de ré-utilisation : ainsi, out Kubrick et ses BO de 2001, Orange Mécanique, Eyes Wide Shut, Barry Lyndon ou Full Metal Jacket. Out aussi Tarantino. Out beaucoup de monde. Ici ce sont des compositions "originales". C'est très subjectif, attention, à part pour le Top 5 que je qualifierai comme pour moi la vrai crème de la crème, et si j'étais vraiment orgueilleux, comme la référence ultime du genre. Du moins de mon avis. Enfin bref, je divague. Bonne lecture et en avant la musique ! (ouah cette expression de papa de ouf!!!).
EDIT de juste après avoir posté l'article : oubli malencontreux de Dead Man par Neil Young, ça devient donc un top 31 (DAFUQ).
EDIT du 05/11/2013 : Ajout de Akira après revisionnage du film.

32 - RAIN MAN (HANS ZIMMER)

A vrai dire j'ai commencé à écrire ce classement par la place un, et je ne savais pas comment le clôturer : j'ai pensé à mettre Et pour quelques dollars de plus de Morricone, ou sa Posada pour Once upon a time in the West, j'ai pensé à Newton Howard et ses fabuleuses compositions pour Shyamalan (Le Village et Le Dernier Maître de l'Air), j'ai pensé à Eastwick par John Williams, j'ai pensé à Alexandre Desplat et ses Fantastic Mr Fox et Harry Potter et les Reliques de la Mort - Partie 2... puis j'ai pensé à Zimmer et son épique USS Alabama - puis Rain Man m'est revenu en tête, l'époque où il n'utilisait pas un orchestre de cordes et de cuivres pour faire la même musique depuis vingt ans (à quelques exceptions prêt, je suis mauvaise langue), et qu'il avait livré le magnifique Rain Man. Fantastique film doté d'une musique aux accents amérindiens absolument splendides. Je commence par la fin, c'est drôle - surtout pour vous, car ce dossier m'a demandé du temps et je trouve que Rain Man le clôture de belle façon. Comme un retour à de la musique simple et belle après ces délires parfois épiques, parfois psychés par les plus grands compositeurs de notre temps, je trouve que prendre l'oeuvre de Hans Zimmer la plus oublié et la plus sous-estimée est en soit un pari osé. Quoi je suis orgueilleux ?


31 - ENCOM PART 1 & 2 (DAFT PUNK)

La BO de Tron Legacy est un bond en avant dans le genre. Critiqué par les fans du groupe et acclamé par les cinémélomanes, les Daft Punk livrent une bande-originale aux thèmes multiples aux assonances à la Vangelis (notamment sur Outlands) dans leur style electro-orchestral, et je suis fan de beaucoup d'entre eux : End of Line, C.L.U., Derezzed, The Son of Flynn, The Game Has Changed... Mais décidé de mentionner les moins connus Encom Part 1 and 2, vraiment bien foutus et moins mis en valeur malgré leurs qualités évidentes, notamment dans la deuxième partie (que j'ai mis toute seule au final - elle n’apparaît même pas dans le film en plus, c'est un peu de la triche). En faites, si je pouvais, je citerai toute la BO. Mais j'ai pas envie de vous infliger une vidéo de 1h30.


30 - FRANCE 1184 (HARRY GREGSON-WILLIAMS)

Morceau fantastique d'ouverture du fantastique Kingdom of Heaven de Ridley Scott (attention, je parle du génial director's cut de trois heures, pas de la version cinéma amputé de quarante minutes qui passe à côté du scénario original...), France 1184 est plus un petit coup de cœur qu'autre chose. L'ensemble de la BO du film est d'ailleurs très bonne, Crusaders notamment, ou Saladin, mais celui-ci m'a vraiment bien plus marqué malgré sa durée très courte - à l'image du film aussi, lent et mélancolique, et si bien composé.


29 - OPENING TO LADY VENGEANCE (JO YEONG-WOOK)

Reprise du célèbre Cantate "Cessate, omai cessate" - "Ah, ch'infelice sempre" de Vivaldi, l'Opening du Lady Veangeance est d'une beauté vengeresse, une oeuvre orchestrale tout bonnement magistrale reprenant de façon sublime l'une des plus grandes pièces du compositeur italien. Jo Yeong-wook sublime l'un des génériques les plus impressionnant du cinéma de par sa perfection visuelle et musicale. A noter que la suite, totalement originale et reprenant des instruments classiques (clavecin & cie) est tout aussi grandiose et magnifique à l'écoute.


28 - JURASSIC PARK (JOHN WILLIAMS)

Parfois d'une poésie magistrale, parfois d'une gravité et d'un dramatisme terrifiant, la BO de John Williams pour le Spielberg Jurassic Park est un moment de magie, des thèmes gravés dans le conscient collectif, une BO magnifique sublimé par l'habituel qualité d'utilisation orchestrale de Mr Williams. Ce soli qui devient tutti jusqu'au final grandiose, pour le morceau le plus connu. C'est splendide. A noter que Jurassic Park a été pendant longtemps avant que je ne m'intéresse au cinéma, mon film préféré. Je pense que la musique de John Williams n'y est pas pour rien.


27 - THE LAST WALTZ (JO YEONG-WOOK)

N'empêche, on en parle pas assez, mais Jo Yeon-wook, à travers ses collaborations avec Park Chan-wook, est un putain de bon compositeur. Et la meilleure d'entre tous est celle qu'il a livré pour Old Boy, avec de nombreuses pistes de grande qualité dont une en particulier : The Last Waltz, valse planante et classique mais si belle et bien composée dans son style très Chostakovich. Une très belle compo qui fait notamment la clôture de l'un des meilleurs films de la décennie récemment échue.


26 - CHASE (GIORGIO MORODER)

Récemment ressuscité par les Daft Punk dans leur dernier album Random Access Memories, Giorgio Moroder est notamment connu pour sa putain de BO pour Midnight Express. Pur son des 80', véritablement révolutionnaire et complètement en avance sur son temps, Chase est un putain de bon thème pourtant dans la lignée de ce qui se faisait en electromusic à l'époque. D'ailleurs je remercie ma mère qui m'a fait découvrir ce morceau à travers le vinyle qu'elle a à la maison. Et puis le film au passage, tout aussi génial.


25 - WHISPERING WINDS (JAMES HORNER)

Quand j'étais gosse, je dois le répéter à chaque article mais c'est vrai et ça l'est pour chacun de nous ou presque, j'avais que très peu de VHS et je les regardait en boucle. J'étais fan des dinosaures aussi, inconscient je ne m'imaginais pas les méchants monstres de Jurassic Park mais j'ai été bercé par le sublimissime Le Petit Dinosaure et la vallée des merveilles, qui raconte l'histoire de Petit-pied. Et bien, je suis retombé il y a deux/trois ans sur la musique qui avait été composée pour le film, par James Horner. Je l'ignorait à l'époque. Mais une chose est sure, c'est que j'ai (presque ?) chialé en réentendant ces notes. J'ai fait un bond de dix ans en arrière, j'ai rêvé, je me suis rendu compte à quel point j'était attaché à ces musiques, et je dirais presque que cette bande-originale est celle à laquelle je suis le plus attaché dans ce classement. C'est simple, mais c'est beau - du moins subjectivement. Bref, mon enfance, Dent-Tranchante et tout le tralala. A noter : j'ai mis qu'une seule musique de la bande-originale, mais je tiens à noter qu'elle ne comprends qu'environ 1/8ème des thèmes, et que tout le reste est écoutable en cherchant un peu sur le web. Et pour ceux qui ont vu le film gamin plusieurs fois comme moi, je ne peux que conseiller cette recherche, c'est une épreuve juste magique.



24 - LAPUTA : CASTLE IN THE SKY (JOE HISAISHI)

Le Château dans le Ciel est une merveille de la japanime, réalisé par Hayao Miyazaki, génie du genre, et qui a à chaque fois collaboré avec son compositeur fétiche, qui est aussi le meilleur du Japon, Joe Hisaishi. Une carrière bien remplie, et des thèmes mythiques : on oubliera jamais les accords du Voyage de Chihiro et la symphonie de Princesse Mononoké, mais je me suis rendu compte que mon préféré c'est le plus simple : le thème principal du Château dans le Ciel me transporte à Laputa à chaque écoute. C'est magique, c'est frais, ça reste dans la tête et ça mérite un respect profond. Qu'est-ce que je peux aimer ces deux types, quand même !


23 - DOUBLE TROUBLE (JOHN WILLIAMS)

Les thèmes musicaux des deux premiers Harry Potter avaient été composés aussi par John Williams - c'est une chose importante à noter - et étaient déjà rentrés dans le conscient de tout le monde comme "le thème d'Harry Potter" que l'on connaît aujourd'hui tous : le fameux Hedwige's Theme. Lorsque Columbus s'est barré, il était étrange de réutiliser les mêmes thèmes pour la version très noire du troisième film (qui reste le meilleur) d'Alfonso Cuaron. Si bien que Williams a revisité tous ses thèmes mais en a surtout créé de nouveau : son Double Trouble, leitmotiv de sa composition pour Le Prisonnier d'Azkaban était tellement réussi - il s'agit du thème chanté par la chorale au premier tiers du film - qu'il a failli remplacer l'Hedwige's Theme, et l'aurait sans doute fait si les compositeurs suivant l'avaient réutilisé. Si les compos des deux premiers films étaient géniales (Leaving Hogwarts, Fawkes the Phoenix, Hedwige's Theme, le thème du Quidditch - tous des putains de bonnes compos dignes des meilleures de John Williams), alors le travail livré sur le trois, en opposition de son travail habituel, est un pur chef d'oeuvre : des thèmes nombreux et somptueux, allant d'un genre à l'autre (A Window To The Past, Buckbeak's Flight, End Credits), que je vous conseille vivement d'écouter au plus vite. Mon choix s'est finalement porté sur Double Trouble, et ses multiples variations faites durant le film.


22 - BRAVEHEART'S MAIN THEME (JAMES HORNER)

Bon c'est sur que James Horner fait presque quasiment que de la merde depuis Titanic (à l'exception d'Un homme d'exception - le jeu de mot n'est pas volontaire), mais il faut dire qu'avant son My Heart Will Go On, il était l'un des compositeurs les plus prometteurs d'Hollywood, comme le transmet son thème pour Braveheart. J'ai jamais été un grand fan du film, même si il faut que je le revois (c'est certain), mais en tout cas, la musique composée pour l'occasion est une pure merveille qui vous téléporte droit en Ecosse. Freedom!


21 - VALHALLA, VIKING VICTORY (JERRY GOLDSMITH)

Je suis un grand fan du film de John McTiernan Le Treizième Guerrier, original et épique dans le genre, avec un Antonio Banderas au charisme instantané. La musique de Jerry Goldsmith est encore plus classe, un putain de thème écrit de la manière la plus réussie possible, interprété à toutes les sauces à travers toute la bande-originale. Valhalla, Viking Victory n'est à vrai dire pas vraiment la piste que je voulais mettre - il y en a une que je préfère qui dure aussi plus de dix minutes mais la qualité était trop médiocre, alors je me suis rabattu sur celle-ci, presque aussi réussie et qui reprend dans sa seconde partie (à partir de trois minutes) une partie du thème que je voulais mettre. Bref, dix minutes crescendo d'epicness en mode vikings. On en redemande. Surtout que Jerry Goldsmith est un grand bonhomme même si beaucoup de ses compos sont tombées dans un oubli incompréhensible après sa mort.


20 - COMPTINE D'UN AUTRE ÉTÉ (YANN TIERSEN)

Yann Tiersen est presque seulement connu du grand public pour sa fabuleuse composition pour Amélie Poulain, le film de Jean-Pierre Jeunet. Il faut noter qu'il a aussi réaliser la magnifique bande-originale du non-moins magnifique Good Bye, Lenin! film allemand dont le thème (Summer 78) est un plaisir aussi grand que la célèbre Comptine d'un autre été ou Valse d'Amélie qu'on ne présentent plus. Pas la peine d'épiloguer : son oeuvre est rentré dans l'inconscient du cinéma, l'un des meilleurs thèmes piano de ces dernières années et un boulot général sur le film de Jeunet absolument fabuleux qui mérite le respect. Grandiose. Et si triste.


19 - FALLS (ENNIO MORRICONE)

Après une intro typée religieuse issue du contexte de Mission, le thème principal de Morricone pour le film de Joffé vire aussitôt vers une orchestration plus brutale et plus impressionnante : son thème est l'un des plus connus du cinéma moderne. Mission est un classique, la compo de Morricone y est pour beaucoup - magnifique à écouter et devenu un classique du genre. Morricone est l'un des meilleurs compositeurs pour chœurs de la musique de film et son Falls le prouve, réintroduisant avec gravité et beauté des chants religieux du siècle précédent.

18 - THERE CAN BE ONLY ONE (MICHAEL KAMEN)

Highlander c'est pas fameux mais c'est un film que j'ai vu il y a longtemps et auquel j'avais accroché - depuis je lui voue un culte coupable, mais si il y a une chose qu'on ne peut renier au film, c'est la musique de Michael Kamen - compositeur émérite, notamment aussi du mythique thème de Robin des bois, prince des voleurs qui est depuis utilisé... pour l'ouverture du 14 juillet. Cherchez le rapport. Mais son Highlander est bien plus subtil, tout en douceur en réinterprétation de thèmes celtiques. Hypnotique, comme le film, fascinant et musicalement parlant très beau. There Can Be Only One, le meilleur morceau de la BO est un plaisir à écouter, avec ce leitmotiv crescendo qui grandit en force pour former un "Tutti" final monstrueux.


17 - CONQUEST OF THE PARADISE (VANGELIS)

Vangelis - le grand - s'attaque de temps en temps à la musique de film : ça a donné l'oscarisé Chariots de Feu, l'excellent Blade Runner ou le bien-meilleur-que-le-film Alexander. Mais ses musiques qu'il a réalisées pour 1492 ou Conquest of the Paradise sont de loin les meilleures d'entre tous. Un thème tombé dans la mémoire de tous de par sa composition orchestrale et chorale incroyable. Une grande oeuvre, sans nul doute, à écouter en intégralité comme l'oeuvre même de Vangelis par ailleurs.


16 - EXODUS (ERNEST GOLD)

Film de grande ampleur du début des années 1960 et tombé finalement dans l’oubli malgré l’impact culturel du bouquin d’origine à l’époque (un film retraçant l’exode juif vers Israël en pleine mutation sociale des années 50-60), c’est en grande partie grâce au thème épique et impressionnant qu’Exodus a marqué des esprits – si bien qu’aujourd’hui encore, beaucoup ne connaissent le film que par la partition d’Ernest Gold, qui signe ici, dans sa symphonie de grande qualité, dans ce thème où se mêlent cuivres militaires et cordes contemplatives, de loin sa plus grande œuvre.


15 - ENAE VOLARE (ERA)

Enae Volare a été composée pour la comédie potache française Les Visiteurs - étonnant de voir le rock médiéval d'Eric Levy entre John Williams et autres Maurice Jarre mais il faut dire que de par son statut, son originalité et les idées qu'elle apporte au genre, Enae Volare est une pièce unique qui permettra la création d'Era et de toute une liste de compositions qui auront autant de succès en France qu'outre-atlantique. Alors certes c'est pas de l'orchestration symphonique comme on peut en voir beaucoup dans ce Top, mais elle y a sa place : totalement culte, totalement déjantée mais aussi purement épique dans le genre. Même si de Era on préférera la très belle Ameno.


14 - OVERTURE TO LAWRENCE OF ARABIA (MAURICE JARRE)

On dit souvent, à tort ou à raison, qu'avant Alexandre Desplat, on avait Maurice Jarre. C'est vrai qu'en comparant les success stories des deux français à l'étranger on est en droit d'établir un lien : des débuts remarqués en France, un pas pour aller aux Etats-Unis, et une arrivée acclamée : la musique de Lawrence d'Arabie sera sa première grande oeuvre, et il faut dire que son Overture est un chef d'oeuvre d'orchestration, encore plus avec les images du film. Au passage, si vous n'avez toujours pas vu le film de David Lean, je ne peux que vous le conseiller, pur chef d'oeuvre indispensable à tout cinéphile.


13 - SUMMER (JOE HISAISHI)

L'été de Kikujiro fait partie de ces films qui vous mettent de bonne humeur n'importe quand. Je l'avais en VHS, je l'ai regardé des dizaines de fois, et le thème de Joe Hisaishi, je le connais par coeur. Summer c'est simple, du piano avec un petit peu de cordes, et ça donne l'une des compositions du monsieur des plus brillantes, et c'est dire qu'à travers ses collaborations avec Miyazaki il en a fait des perles rares. Rafraîchissant, Summer est à l'image de son film : une sucrerie qu'on réécoute et redéguste à chaque fois, à apprécier sans modération.


12 - BATMAN THEME (DANNY ELFMAN)

Les Batman de Burton ont été sublimés par la fantastique musique de Danny Elfman, un thème principal de presque dix minutes et un leitmotiv totalement épique. Derrière ses aspects un peu kitsch, cette musique qui allie épique, romantisme et grande envolées musicales est un pur chef d'oeuvre du genre et sans aucun doute la meilleure musique pour un film de superhéros jamais composée. Si je ne suis pas fan des deux films de Burton, je dois dire que la compo d'Elfman est bien supérieure à celle du duo Zimmer-Newton Howard pour ceux de Nolan, malgré leur qualité, c'est dire.


11 - HERE'S TO YOU (ENNIO MORRICONE, JOAN BAEZ)

C'est fou la façon dont cette chanson composée par Ennio Morricone et chantée par Joan Baez pour un petit film italien a eut une carrière à l'opposée de celle du film dont elle provient. Sacco et Vanzetti est tombé dans l'oubli quasi total, pourtant Here's to you, qui se compose de quelques phrases répétées jusqu'au climax final et au crescendo de l'orchestre qui accompagne, est devenu une véritable chanson mythique, réinterprétée de nombreuses fois (notamment par Les Enfoirés, dont la cover aura un grand succès en France). La voix de Joan Baez y est pour beaucoup, la qualité du thème qui reste dans la tête aussi. Et la profondeur des paroles qui content une histoire qu'il ne faudrait pas oublier, comme le dit la chanson.


10 - PROMENTORY (TREVOR JONES)

Une oeuvre du génie qu'est Michael Mann (même si il a ses passages à vide), Le Dernier des Mohicans possède une force rare dans son style et son contexte loin des sentiers battus. Mais cette musique ! Composée par Trevor Jones dont il s'agira sans nul doute de la plus grande oeuvre, derrière ses accents celtiques se cache une grande composition, qui, alliant instruments plus traditionnels et symphonie, en aura fait frisonner plus d'un. Rien que pour la scène finale, poignante. Et aussi pour sa réutilisation dans l'émission de TF1 A prendre ou à laisser (le thème qui a été repris lors des "dilemmes") qui lui a redonné une seconde vie sur le territoire français.


9 - KANEDA'S THEME (TSUTOMU OHASHI)

Akira est l'un des films d'animation les plus important et les plus influent des trois dernières décennies. Sublimé par la partition de Tsutomu Ohashi, dont les plus notables sont sans aucun doute le fantastique Kaneda's Theme et le bouleversant Requiem. Un choix cornélien s’impose à moi : les deux partitions sont proches du chef d'oeuvre. Avec leurs instrumentations tantôt cuivrées, tantôt très "percussion" et tantôt proche du lyrisme grégorien, à inspiration à la fois nippone, classique et africaine. Un grand moment de béophile, à n'en pas douter.


8 - JAWS (JOHN WILLIAMS)

Trois notes qui s'alternent et qui forment un thème principal. Ça semble d'une simplicité difficile à imaginer pour Williams, mais c'est pourtant d'une complexité sans fin : ces notes, ce sont les ailerons du requin qui chasse, ces Dents de la Mer qui vont bientôt croquer un nageur. L'un des plus grands thème principal du cinéma qui est rentré dans l'imaginaire collectif. Brut, à l'image de l'un des meilleurs films d'horreur de l'histoire du cinéma. Trois notes qui font flipper et qui, dans l'esprit de tous, ramènent à cette gueule ouverte d'un requin mangeur d'hommes. Et bizarrement, une sensation étrange s'empare de nous si on venait l'écouter dans la mer... Rien que pour ça, Williams mérite le respect.


7 - DEAD MAN (NEIL YOUNG)

Composée en totale impro devant les images du film de Jarmush, la musique de Dead Man par Neil Young est un pur chef d'oeuvre du genre : à peine plus qu'une guitare pour un thème pas complètement western mais qui colle à la peau du film. En adéquation parfaite avec les images du film et d'une beauté sans nom, dans le genre on a rarement vu mieux. Neil Young, pour son premier (et unique, je n'en sais rien) essai dans le genre de la musique de film réalise l'une de ses meilleures oeuvres. Incroyable.


6 - HYMN TO RED OCTOBER (BASIL POLEDOURIS)

Pas besoin d'être communiste ou russe pour apprécier l'étendue du travail de Basil Poledouris sur A la poursuite d'Octobre Rouge. Film de sous-marins pendant la Guerre Froide, si y a bien quelque chose à retenir du film, c'est bien sur sa musique. Après une minute vingt d'intro viennent les chœurs, en premier lieu sans accompagnement musical ou presque puis les instruments s'ajoutent, sur ces voix qui chantent la gloire soviétique. C'est tellement bien foutu qu'on se croirait revenu sous Staline, et ça prouve une chose : Poledouris est un putain de génie. Véritable hymne, oeuvre qu'on réécoute sans préavis politiques : ce n'est plus du communisme, ni quoi que ce soit, c'est de la musique, et sa beauté.


5 - DUEL OF THE FATES (JOHN WILLIAMS)

J'ai une sainte horreur de la prélogie Star Wars (en gros les épisodes I, II et III) mais comme la trilogie originale, la musique de John Williams est une nouvelle fois d'une qualité à peine quantifiable. Si la Marche Impériale est mythique, si le Main Theme l'est tout autant, la plus impressionnante de toutes ses compositions se trouvent lors de la bataille finale de La Menace Fantôme : Duel of the Fates, des chœurs qui chantent, un orchestre composé de cordes et de cuivres, et tout ça donne la meilleure composition du grand John Williams : Duel of the Fates n'est pas seulement une grande composition de musique de film, c'est aussi un grand morceau orchestral que de grands orchestres ont repris.


4 - LORD OF THE RINGS (HOWARD SHORE)

Ce thème, ces musiques. Trois films et vingt fois plus de partoches, c'est juste monstrueux le travail qu'Howard Shore a fourni sur la trilogie Le Seigneur des Anneaux. Ce thème choisi qui clôture le premier film (La Communauté de l'Anneau) et qu'on connaît souvent sous le nom de Main Theme est un peu la synthèse de toute cette oeuvre : c'est d'abord la plus belle et la plus symphonique car faisant office de générique, réunissant tous les thèmes principaux ou presque (le thème de la Comté, avant de devenir plus épique et plus guerrier). On ignore si les films de Peter Jackson resteront - probablement, en dix ans ils n'ont pas pris une ride - mais ce qui est sur, c'est que la compo d'Howard Shore est d'ors et déjà dans l'histoire.


3 - RIDDLE OF STEEL (BASIL POLEDOURIS)

Quand John Milius se lança dans l'adaptation des bouquins de Howard Conan, il fit appel à Basil Poledouris - ce même monsieur un peu tombé dans l'oubli, finalement, du fait de sa mort précoce. Mais sa composition pour Conan le Barbare est celle qui resta dans les oreilles de tous : absolument grandiose, alternant passage oniriques aux cordes et epicness avec des gros cuivres. C'est magnifique, c'est deux heures de bande-originale impressionnante, et c'est à écouter en intégralité. Mon film culte, et l'une de mes musiques de film culte. Si certains thèmes sont plus célèbres que d'autres (Anvil of Cromm notamment), Riddle of Steel (Riders of Doom) est celui qui me reste le plus en mémoire : thème d'ouverture d'abord, mais aussi celui qui alterne avec le plus de virtuosité les différents genres musicaux. Bon, et puis, c'est juste épique, surtout avec la tronche balafrée de notre Schwarzy mondial.


2 - MISHIMA OPENING (PHILIP GLASS)

Mishima, réalisé par le petit génie qu’est Paul Schrader (l’un des meilleurs scénaristes hollywoodien), ne possède au final pas la réputation qui lui irait : réinventant carrément le biopic, véritable œuvre qui entre représentations rêvées d’œuvres du célèbre Mishima et réalisation de son seppuku final, un petit chef d’œuvre à la réputation trop minime. Philip Glass, compositeur classique moderne a œuvré sur sa BO : et on peut dire qu’à l’image du film, c’est une grande œuvre – peut-être l’une des plus grandes jamais écrite d’ailleurs, des tonnes de thèmes énormes et une musique d’ouverture parfaite, le tout s’alliant de magnifique manière avec la beauté des plans de Schrader. Réutilisé un peu plus de dix ans après dans The Truman Show, dont la BO est aussi de Glass, la partoche aura une seconde jeunesse, et elle le mérite. J'ai hésité entre deux thèmes : Runaway Horses, que je vous invite donc à aller écouter, et l'Opening, devenu au final mythique, et que j'ai finalement choisi pour son orchestration crescendo jusqu'au climax orgasmique. Mais l'intégralité de l'oeuvre est d'une puissance infinie, et est à écouter en intégralité avant votre mort.


1 - THE ECSTASY OF GOLD (ENNIO MORRICONE)


 Ennio Morricone a su, à travers les thèmes de nombreux films de western spaghettis (il n'a pas fait que ça - attention, loin de là !) imprimer des notes de musiques tellement mythiques qu'une simple écoute les assimile aux pleines arides du désert américain. Bien sur il y a le Main Theme du Bon, la Brute et le Truand, mais plus impressionnante encore : The Ecstasy of Gold, thème du cimetière final, envolée orchestrale et chorale euphorique, trois petites minutes mais oh combien parfaites, qui vous donne des frissons à toutes les écoutes. Probablement que certains compositeurs ont livré des trucs plus réussis académiquement parlant, mais Morricone livre ici une musique à l'image du cinéma, et probablement la meilleur de ce même cinéma au final : vibrante, jouissive, si prenante qu'on aurait envie d'en avoir des dizaines comme celle-ci. Fantastique.

1 commentaires:

  1. Que faites-vous des vrais chefs d'oeuvres ?: Martial Solal pour À bout de souffle, Miles Davis pour Ascenseur pour l'échafaud, Alberto Iglesias pour La pile que habito, Herbie Hancock pour Blow Up, ...

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