Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

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Les Misérables

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The Irishman

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The Lighthouse

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samedi 2 juin 2012

Cosmopolis

Réalisé par David Cronenberg
Avec Robert Pattinson, Juliette Binoche, Paul Giamatti
Drame américain (2012)

Dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie.

Cosmopolis montre surement à quel point un écart critique peut se forger entre spectateurs et presse. Mais bon, cet écart peut s'expliquer par rapport à la bande-annonce mensongère (qui était géniale en passant) et au public habituel de Pattinson qui est venu dans la salle du nouveau Cronenberg les yeux fermés. Mais continuer sur ce sujet ne serait pas la meilleure des choses à faire, et ce n'est pas le but d'une critique. Alors, autant le dire tout de suite, j'ai littéralement adoré Cosmopolis que je classe désormais dans les grosses réussites de ce Cannes 2012, voir même de cette année en elle même.


Cronenberg, pour moi c'est La Mouche, eXistenZ et Le Festin Nu, trois films qui m'ont marqué (dans le bon sens du terme) à tout jamais. La bande-annonce de Cosmopolis, elle, annonçait un thriller hérité des réussites des deux dernières années de la part des habitués du genre américains (Shutter Island, The Social Network, Millenium, Drive, pour ne citer qu'eux). Ce que le nouveau Cronenberg n'est pas du tout puisqu'en lorgnant presque avec le film expérimental.
Si il peut s'avérer complexe par des dialogues riches et passionnants (là encore, il faut prendre la peine de les écouter), Cosmopolis l'est encore plus par ses métaphores, symboliques et sous-entendus qui font de lui une critique sociale sur le monde capitaliste bien plus futée et fine qu'elle n'y parait. Mais l'une des autres véritables claques de Cosmopolis, c'est sans aucun doute possible la performance incroyable de Robert Pattinson, qui interprète son personnage avec classe, intelligence et un sérieux qu'on lui croyait perdu.
Cronenberg sublime le tout avec une réalisation, une mise en scène, une photographie et un montage tout bonnement excellents. Et c'est là aussi que Cosmopolis puise toute sa richesse : au lieu de simplement transposer le roman original de DeLillo, Cronenberg fait passer nombre de messages à la fois visuels et sensoriels avec des détails et des plans absolument splendides.


Beaucoup n’adhéreront pas à Cosmopolis : expérimental, complexe, destiné à un certain public plus "élitiste" (les pisseuses de Twilight ne devraient même pas tenter l'expérience). Cosmopolis est un film riche en sens, se classant parmi les meilleurs films du maître Cronenberg. Peut-être clashé aujourd'hui, il traversera sans doute le temps et qui sait, sera peut-être classé comme un chef d'oeuvre dans vingt ans. N'oublions pas que La Mouche avait été mal accueilli à sa sortie. Et que des films comme ceux de Kubrick sont partis d'échecs critiques pour terminer aujourd'hui au rang qu'on leur connaît. Surement l'un des films les plus ambitieux et les plus réussis de ces derniers mois.

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