Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

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Les Misérables

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The Irishman

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The Lighthouse

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Tour de force technique avant tout, The Lighthouse avait sû générer de forces attentes : le buzz passé, le résultat vaut-il un peu plus que le tour de passe-passe égocentrique ? Lire Plus

jeudi 8 novembre 2012

Frankenweenie

Réalisé par Tim Burton
Avec Charlie Tahan, Winona Ryder, Martin Landau
Film d'animation américain (2012)

Résumé :
Après la mort soudaine de Sparky, son chien adoré, le jeune Victor fait appel au pouvoir de la science afin de ramener à la vie celui qui était aussi son meilleur ami. Il lui apporte au passage quelques modifications de son cru… Victor va tenter de cacher la créature qu’il a fabriquée mais lorsque Sparky s’échappe, ses copains de classe, ses professeurs et la ville tout entière vont apprendre que vouloir mettre la vie en laisse peut avoir quelques monstrueuses conséquences…


Même les fans le reconnaisse : Tim Burton n’a pas réellement fait un bon film depuis dix ans, à part peut-être Big Fish qui a vite fait d’être oublié pour les plus pointilleux - quelques défauts, tire-larme un peu trop poussé. On attendait cette année deux nouvelles productions du monsieur : Dark Shadows, sorti en mai, qui accusait un fond trop commercial et qui finalement, se classait comme l’un de ses pires films, et Frankweenie, retrouvailles avec Disney avec qui il a travaillé sur Alice au pays des merveilles le film, mais aussi dans les années 80 - il a participé à la production notamment de Taram et le Chaudron Magique. Frankenweenie dont la sortie est annoncé pour Halloween. Plus que des retrouvailles avec cette fête, c’est surtout des retrouvailles avec son passé que créé Burton.



On retrouve dans Frankenweenie, qui en passant est le remake d’un court-métrage live qu’il avait réalisé à la fin des années 80 (et qui était en passant très bon), tout l’univers Burton, mais surtout son bon côté : entre les réponses évidentes à Ed Wood (le film amateur du début), Edward aux Mains d’Argent  (quelques plans de la ville où se déroule le film, notamment de la rue où habite Victor), L’étrange noël de Mr Jack et Les Noces Funèbres (l’animation stop motion) ou encore Mars Attacks! (les créatures de fin) - Tim Burton semble un cinéaste qui regarde derrière lui, sans cesse trouvant la référence qui fera la différence. La fin, sorte de galerie des monstres où l’on voit tant passer Godzilla que Dracula, est une sorte d’hommage et d’éloge à la fois. Car Burton n’a jamais semblé si humain : lui, autant que nous, sait ce qu’il est devenu, et que jamais il n’arrivera à refaire un film comme il en faisait avant, par pression des producteurs.
Ce Frankenweenie devient par cette occasion l’un de ses films les plus personnels - car en plus d’être somptueusement futé sur le fond, il est tout aussi palpitant dans la forme : d’une esthétique irréprochable, drôle et déjanté, émouvant et bluffant, on pensera parfois à L’étrange pouvoir de Norman, sortit plus tôt dans l’année, mais c’est plus que ça : d’avantage qu’une œuvre geek, Burton tient ici son œuvre presque ultime, tant elle propose un regard mélancolique et désespéré sur un cinéma que lui, autant que nous, regrette fort. Jamais lourd, toujours glauque mais en restant adapté à son public, Frankenweenie est le film d’animation de l’année - bon je n’ai toujours pas vu Ame et Yuki, certes, et j’attends encore Les Mondes de Ralph, mais face à cette concurrence casualisée et toujours en quête de l’histoire tire-larme bubblegum aux scènes d’actions impressionnantes, Frankenweenie, intégralement en noir et blanc, proposant un film glauque faisant la part belle à l’histoire, est une réussite sur tous les points. On est fier de le dire : il s’agit du meilleur Burton depuis des années.




Alors oui, on aurait espéré un final d’avantage poussé, et peut-être que finalement, toutes ces momeries décevront certains parents qui s’attendaient à un film pour gosses sans prises de têtes, et aussi certains enfants qui voulaient, habitués à Madagascar 3, des explosions et des clowns qui pètent - et surement que l’hommage complet au cinéma d’horreur Burtonien ne sera pas compris par beaucoup. Mais qu’importe, nous au moins on sait une chose : Burton ne sait pas ringardisé avec le temps, il n’est plus un has been. Car ici, le grand Tim prouve une chose : il n’est pas mort, et il a encore pas mal de choses à transmettre.


1 commentaires:

  1. Très bonne critique ! Moi qui avait décidé de le bouder au même titre que Dark Shadows tu me ferai presque regretter ma décision

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