Mon Top 30 des films de 2019

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Les Misérables

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The Irishman

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dimanche 25 novembre 2012

The Wire - Saison 1

SAISON 1 - HBO
Créée par David Simon & Ed Burns

Oubliez tout ce que vous savez. Oubliez Walker, oubliez Les Experts, oubliez The Shield, oubliez toutes les cop shows et les séries policières que vous avez put voir ou entre-apercevoir dans votre vie. Revenez à un point de départ, à la création. Créée par Ed Burns et David Simon, ce dernier a travaillé dans le journalisme à Baltimore et notamment dans le registre criminelle, The Wire est un nouveau départ, une création audiovisuelle si incroyable qu’on en viendrait presque à se demander comme une telle chose peut elle exister. Partant sur le principe simple d’une enquête unique que l’on va suivre tout le long de la série - The Wire doit s’avérer chiant pour certaines personnes, simple d’imaginer qu’il s’agit sans doute de personnes n’ayant aucun goût cinématographique ou un toit soit peu d’intelligence pour suivre une série de ce type. Pour certaines personnes seulement. Car dès le premier épisode, The Wire nous emporte dans une perfection totale qui va durer treize épisodes, puis cinq saisons.


Tout est millimétré, d’une écriture absolument démentielle - les dialogues sont savoureux, les personnages écrits avec une telle profondeur et une telle absence de toute forme de manichéisme et de n’importe quelle sorte de subjectivité qu’on en est presque à se demander comment toute cette histoire peut elle être fictive, il n’y a aucun rebondissement raté, voir même aucun rebondissement, tout est dans la suite de cette enquête absolument fabuleuse - on peut, sans réellement se tromper, dire que le scénario de The Wire est un chef d’œuvre, d’une profondeur, d’une justesse, et surtout d’un réalisme jamais vu - son aspect quasi-documentaire acclamé par chacun est en effet un point fort, et pas des moindres. Jamais un cop show n’aura été aussi réaliste, aussi parfait dans sa forme et dans son propos.
Si on peut être élogieux sur le scénario, il en est de même pour la mise en scène - posée, sobre, mais avec des plans magistraux et des séquences qui, sans aucune musique, et ces scènes qui s’étirent en longueur en un seul et unique plan, contrent tout ce qu’on pouvait prétendre savoir dans le registre du tv show. Unique dans sa construction - pas de musique pathos pour soutenir une émotion, pas de séquence d’action qui en met pas la vue, juste la sobriété pure et qui pourtant marque de façon durable. On suit tout ça avec une telle passion, un tel enthousiasme. On aimerait rencontrer ces personnages, en savoir encore plus sur eux, on les aime tous, et il y en a des tonnes. Tout ça aussi favorisé par l’interprétation magistrale du casting.


Un casting qui repose sur des têtes plus ou moins connues : Dominic West, impeccable et au charisme incroyable, sans parler d’Idris Elba, de Wood Harris ou encore de Larry Gilliard Jr. dans le rôle des « trafiquants » . Tout le casting est comme celui-ci, de Sonja Sohn à Clarke Peters, en passant par Michael K. Williams, des acteurs impeccables dont certains auraient mérité plus de reconnaissance (Idris Elba est le seul à avoir réellement eut une grande carrière après la série). Chacun l’aura compris - The Wire est hors du commun aussi de par son interprétation parfaite et la profondeur que chaque acteur donne à son personnage, qui en possède déjà énormément à travers le scénario qui pousse jusque dans ses abysses l’intelligence de chacun des protagonistes de l’histoire. Protagonistes, et pas antagonistes, car The Wire est l’opposé de tout manichéisme, aucun personnage n’est blanc ou noir, tous sont gris, se faisant des coups de putes entre eux, s’aimant, se détestant, se chassant l’un l’autre, mais on les aime tous, quoi qu’ils fassent, et c’est là que The Wire passe de la série exceptionnelle au chef d’œuvre télévisuel, et par extension à l’une des meilleures séries jamais réalisées, si ce n’est la meilleure - mon jugement étant obscurci par le fait que je n’ai pas vu toutes les séries existantes.


Chaque épisode, sur leurs durées importantes d’une heure, sont des films, des monuments, et à la fin de chacun d’entre eux, qui au lieu d’utiliser une musique tire-larme ou électrique pour souligner une action regarde toutes ces scènes avec un détachement et un aspect docu troublant, on reste là, devant notre écran, à se répéter « Qu’est-ce que je viens de voir ? » C’est pourtant très simple. Lorsque le dernier épisode se termine, on vient juste de se rendre compte qu’on vient de voir quelque chose de si parfait et de si monumental que tout ce qu’on a vu auparavant nous dégoûterait presque. The Wire n’est pas une série. The Wire est une œuvre, un objet divin qui ne sera sans doute jamais égalé et qui restera à jamais si puissant que quiconque osera dire que c’est mauvais n’aura sois aucun jugement critique, se sera arrêté après trois minutes car c’est différent des Experts, ou alors est tout simplement un hérétique. Comme dirait D’Angelo : « The king stay the king. »

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